L'ancien Premier ministre français, Dominique de Villepin, estime dans une tribune au Journal du dimanche (JDD) qu'"aucune des conditions de la réussite n'est réunie" au Mali, où la France est engagée militairement aux côtés de l'armée contre des groupes armés. Dans ce texte intitulé "Non, la guerre ce n'est pas la France", l'ancien Premier ministre de Jacques Chirac s'interroge: "Comment le virus néoconservateur a-t-il pu gagner ainsi tous les esprits?" "L'unanimisme des va-t-en-guerre, la précipitation apparente, le déjà-vu des arguments de la +guerre contre le terrorisme+ m'inquiètent", écrit M. Villepin, qui avait exprimé l'opposition de son pays, en février 2003 à l'ONU, à la guerre en Irak. Pour lui, "au Mali, aucune des conditions de la réussite n'est réunie". "Nous nous battrons à l'aveuglette, faute de but de guerre. Arrêter la progression des djihadistes vers le sud, reconquérir le nord du pays, éradiquer les bases d'Aqmi (Al-Qaïda au Maghreb islamique) sont autant de guerres différentes", ajoute-t-il. "Nous nous battrons seuls faute de partenaire malien solide", développe-t-il. "Eviction du président en mars et du premier ministre en décembre, effondrement d'une armée malienne divisée, défaillance générale de l'Etat, sur qui nous appuierons-nous?". Les militaires maliens ont reçu vendredi l'appui de forces françaises avec des moyens aériens et ils ont repris Konna (centre), qui était tombée la veille entre les mains des islamistes. Bilan: 11 morts et une soixantaine de blessés dans les rangs de l'armée malienne, un militaire français blessé lors des opérations et décédé des suites de ses blessures, selon la présidence malienne. Une source militaire malienne a fait état d'"une centaine" d'islamistes tués.