amir Allam /tsa/ Dominique de Villepin, ancien Premier ministre et ancien ministre des Affaires étrangères de Jacques Chirac, a critiqué, ce dimanche 13 janvier, l'intervention militaire française au Mali. « L'unanimisme des va‐t‐en‐guerre, la précipitation apparente, le déjà‐vu des arguments de la “guerre contre le terrorisme” m'inquiètent », écrit‐il dans une tribune intitulée Non, la guerre ce n'est pas la France, publiée par Le Journal du Dimanche. « Jamais ces guerres n'ont bâti un Etat solide et démocratique. Au contraire, elles favorisent les séparatismes, les Etats faillis, la loi d'airain des milices armées. Jamais ces guerres n'ont permis de venir à bout de terroristes essaimant dans la région. Au contraire, elles légitiment les plus radicaux », ajoute l'ancien ministre des Affaires étrangères, auteur, en 2003, du célèbre discours devant l'assemblée de l'ONU contre la participation de la France à la guerre en Irak aux côtés des Etats‐Unis. « Nous nous battrons dans le vide, faute d'appui régional solide. La Communauté des Etats de l'Afrique Occidentale reste en arrière de la main et l'Algérie a marqué ses réticences », explique Dominique de Villepin, estimant qu'un « processus politique est seul capable d'amener la paix au Mali ». Pour Dominique de Villepin, il faut d'abord une dynamique nationale pour la reconstruction de l'Etat malien. « Il faut aussi une dynamique régionale, en mobilisant l'acteur central qu'est l'Algérie et la Cédéao en faveur d'un plan de stabilisation du Sahel », ajoute‐t‐il. « Il faut enfin une dynamique politique pour négocier en isolant les islamistes en ralliant les touareg à une solution raisonnable ». Des propositions qui rejoignent celles formulées par l'Algérie.