Accompagné des principaux responsables de la wilaya, à leur tête le wali et de certains cadres de son secteur, le ministre de la Jeunesse et des Sports, M. Mohamed Tahmi, a effectué durant la journée de dimanche une visite d'inspection dans la wilaya de Bouira. Une tournée qui s'est déroulée dans des conditions climatiques assez handicapantes puisque la pluie, le vent et le froid étaient au rendez-vous. Même la neige n'est pas effacée du tableau puisqu'elle est abondamment tombée au moment où la délégation était sur le site de Tikjda. Ce qu'il y a lieu de relever, après cette sortie du ministre sur le terrain, c'est qu'à l'instar de ce qui est en train d'être réaliser dans d'autres secteurs, les investissements dans celui du sport et de la jeunesse avancent, mais avec les mêmes contraintes que connaît le secteur de la construction dans notre pays, des contraintes liées, la plupart du temps, à des retards dans la réalisation des projets. Une histoire de toiture Et on peut croire que le ministre s'est fait entendre pour réprimander les gens engagés dans la mise en œuvre de ces chantiers. On citera, par exemple, le stade Rabah-Bitat de Bouira fermé depuis de longs mois pour une réhabilitation des tribunes et des vestiaires mais surtout pour la pose d'une nouvelle toiture en armature métallique pour couvrir les gradins. Ce problème s'éternise et on ne semble vraiment pas pressé d'en finir. Le chargé du bureau d'études avait beau essayer de convaincre l'assistance, le ministre est resté de marbre devant ses arguments. «Si vous m'aviez dit que vous avez rencontré des difficultés pour le choix du terrain, j'aurais peut-être compris qu'il y ait du retard, mais là il ne s'agit que de la pose d'une toiture, a dit M. Tahmi. Expliquez-vous comme vous voulez mais ne me dites pas qu'en 2013 on en est encore à ne pas savoir comment couvrir la tribune d'un stade de football. Vos arguments ne tiennent pas la route.» Son interlocuteur parle alors de vent violent qui soufflerait sur le stade et fait référence au stade de Koléa dont la toiture s'est effondrée durant l'hiver dernier, cédant sous le poids de 60 cm de neige. «Pour ce qui est du vent, Bouira n'a rien d'exceptionnel, a répondu le ministre. Dans le monde il y a des régions où le vent souffle plus fort qu'ici et les toitures des stades ne sont pas tombées. Pour ce qui est de Koléa le problème est simple. Si la toiture a cédé sous si peu de neige, c'est parce que le travail a été mal fait et ce genre de travail ne peut être que l'œuvre d'un incompétent.» On citera également la construction de la piscine semi-olympique de Kadiria qui accuse un énorme retard qui a amené M. Tahmi à sermonner l'entrepreneur en charge du projet et à lui demander d'éviter tout nouveau retard. Que dire de la maison de jeunes Mohamed-Issiakhem de Bouira qui vient de rouvrir ses portes ? Ce site était opérationnel mais dans une de ses parties seulement. Le reste avait été squatté par des cadres du secteur de la jeunesse et des sports qui l'avaient aménagé pour en faire leurs logements. Après les avoir relogés dans les nouvelles cités construites à Bouira, la DJS a récupéré son bien et a pu en faire une véritable maison de jeunes. Ceci dit, il convient de signaler l'extraordinaire développement en matière d'infrastructures sportives que va connaître cette wilaya. Tous ces projets entrent dans le cadre de la mise en œuvre du programme du président de la République, M. Abdelzaziz Bouteflika, qui vise à donner à un grand nombre de communes du pays le maximum d'infrastructures de ce genre en direction des jeunes et même des moins jeunes. C'est ce qu'a sans cesse répété le ministre tout au long de son périple qui l'a mené à Kadiria, Aomar, Aïn Bessem, Bouira, Haïzer et Tikjda. «Ce que l'Etat est en train de construire, il ne le fait pas pour moi ou pour le wali, a-t-il déclaré. Il le fait pour vous, vos familles et surtout vos enfants pour qu'ils puissent grandir et s'épanouir dans un environnement sain. Faire du sport aide à mieux vivre. Se cultiver vous forge l'être humain. Je vous demande de veiller à ce que ces infrastructures ne se dégradent pas. Elles sont pour vous. C'est un bien commun.» Il est tout de même remarquable que des communes de la taille de Kadiria, Aomar, Aïn Bessem et Haïzer vont bientôt disposer, chacune, de piscines semi-olympiques, de salles omnisports et de centres culturels et de loisirs et de maisons de jeunes (nous ne parlons pas de Bouira, le chef-lieu de la wilaya, une ville assez bien fournie en équipements de ce genre). Qu'on le veuille ou non, il s'agit d'une belle avancée et de nombreux pays ne peuvent pas en dire autant. Ces mêmes chantiers existent à peu près partout dans le pays. Du ski certes mais pas à n'importe quel prix On terminera par la visite effectuée sous la neige et le froid à Tikjda. Plutôt au complexe sportif dénommé «centre national de loisirs et des sports de Tikjda» (Cnlst) sous tutelle du ministère de la Jeunesse et des Sports. Il s'agit d'un vaste espace de vie situé à 1500 mètres d'altitude, dont la capacité va être portée à 800 lits quand sera terminé le chantier de construction des nouvelles habitations. Y sont projetés ou déjà en construction une salle omnisports, une piscine olympique et un terrain en gazon synthétique avec piste d'athlétisme. D'autres opérations sont en cours parmi lesquelles la réhabilitation de l'hôtel Djurdjura et celle des remontées mécaniques. L'aile qui avait été restaurée par le Comité olympique algérien puis remise aux services du MJS va être retapée. Il faut signaler que le terrain d'Aswel avec piste d'athlétisme qui avait été réalisé en 2005 par le COA, puis cédé au MJS, va être abandonné car situé dans une zone instable et trop éloignée (6km) du Cnlst. Il sera remplacé par le nouveau terrain dont les travaux seront bientôt entamés. Sur place le ministre a pu dialoguer avec quelques adeptes du ski alpin qui lui ont demandé des moyens pour développer cette discipline. «C'est bien qu'il y ait du ski en Algérie, a répondu le ministre, mais peut-on raisonnablement affirmer qu'il s'agit d'une discipline sportive porteuse dans notre pays ? Je n'ai rien contre ce sport et ceux qui le pratiquent mais honnêtement si on descendait maintenant à Bouira pour demander aux gens quel genre de sport ils voudraient voir leurs enfants pratiquer, cela m'étonnerait fort que le ski obtienne un grand suffrage. Disons que ce sport chez nous est assimilé à un loisir plutôt qu'à une discipline capable de former de grands champions. C'est pourquoi je dis que la priorité sera donnée à des pôles de développement sportif, là où on sait qu'un sport est porteur et peut générer une élite.