La grève de deux jours, pour laquelle a appelé la fédération nationale du secteur des travaux publics, à partir d'hier, est «illégale» aux yeux du ministère de tutelle. «Ce mouvement est illégal car le syndicat n'est pas reconnu et on n'a enregistré aucun préavis de grève», nous a précisé au téléphone Yacine Benantar, chargé de communication au ministère des Travaux publics, ajoutant ne pas reconnaître d'autres syndicats que celui affilié au Snapap (aile Felfoul). M. Benantar a souligné que «ce débrayage n'est pas suivi et que les travailleurs sont à leurs postes». C'est ce que réfute le président de la Fédération nationale des travailleurs du secteur, Saadeddine Ghoul, en indiquant que les «faits prouvent le contraire». Contacté par nos soins, il a affirmé que les travailleurs ont répondu favorablement à l'appel du syndicat et ont adhéré «massivement». Il annonce en ce sens que le taux de suivi a atteint les 100% dans certaines wilayas comme M'sila, suivie de Béjaïa et Alger (90%), Aïn Defla (60%). Au niveau national, ce taux a été évalué à 70% par le syndicaliste. Sur la représentativité de leur syndicat «jugée» illégitime par le ministère , M. Ghoul a tenu à défendre le statut de son syndicat en disant que celui-ci a un bureau national chargé de faire valoir les droits des travailleurs avant de dénoncer la démarche suivie par le ministère pour les empêcher de protester pour réclamer la satisfaction de leur doléances. Cette démarche relative à l'interdiction aux travailleurs de s'affilier à leur fédération en raison de son illégitimité, a ravivé la tension au sein des travailleurs déjà en colère. Cette instruction était à l'origine de la démission de certains membres de certaines directions dont celle d'Alger, de Chlef, de Mascara, de Tizi Ouzou. Le syndicat était contraint, a dit le syndicaliste, d'envoyer le 13 janvier au ministère, par voie postale, le préavis de grève. «Nous l'avons envoyé par la poste suite au refus du SG du ministère de le déposer au niveau de la tutelle», a-t-il dit, avant de préciser que le ministère du Travail l'a accepté. Revenant à leurs doléances, M. Ghoul a tenu à reprocher à la tutelle l'indifférence affichée en jugeant : «Ce département a failli à ses engagement pris en 2010 et qui portent sur la révision du statut particulier des travailleurs et la revalorisation à 100% de leurs salaires. Comme ils demandent l'intégration des vacataires dont le nombre avoisine les 14 000 employés.