Le Syndicat national autonome des personnels de l'administration publique (SNAPAP) vit une situation particulière. Un congrès extraordinaire convoqué par M. Felfoul, président du conseil national du syndicat, s'est tenu le 25 et le 26 mai. Egalement député indépendant à l'APN, M. Felfoul a été élu président du syndicat en remplacement à M. Malaoui. Cela est contesté par ce dernier qui a qualifié, dans une conférence de presse animée au siège du SNAPAP, le congrès d'illégal et a menacé de recourir à la rue si les autorités reconnaissent le nouveau responsable. « Aucun adhérent du syndicat n'était présent à ce congrès. M.Felfoul, qui a été exclu du syndicat, a fait appel à ses amis pour l'organisation du congrès. Nous sommes persuadés qu'un clan du pouvoir vise la division et la déstabilisation du syndicat qui dérange de par ses positions », dira M. Malaoui, qui a révélé qu'une plainte a été déposée contre M.Felfoul à l'échelle nationale et internationale et ce « pour usurpation de fonction ». M.Malaoui a demandé au président de l'APN la levée de l'immunité parlementaire à M.Felfoul. « Nous allons attendre la décision de justice mais en parallèle nous allons activer normalement, car nous sommes dans la légalité », a-t-il indiqué. De son côté, M.Felfoul a qualifié les déclarations de M. Malaoui d'irresponsables et a indiqué que la convocation du congrès s'est faite « suite à la demande de la majorité des adhérents du syndicat ». Qu'est-ce qui a motivé la tenue du congrès avant la fin du mandat de M. Malaoui ? Ce dernier, selon M. Felfoul, n'a arraché aucun droit pour les travailleurs et sa gestion du syndicat était catastrophique. « Je n'ai pas de problème personnel avec M. Malaoui et ce n'est pas moi qui a décidé de convoquer le congrès mais ce sont les syndicalistes qui ont pris cette décision. Le congrès s'est déroulé dans la légalité », a dit M. Felfoul. Il a indiqué que les secrétaires nationaux, les dix fédérations nationales sectorielles ainsi que 40 représentants de wilayas structurées au sein du syndicat étaient présents au congrès. A l'ordre du jour : « le redressement de la ligne du syndicat, et ce, après les dépassements enregistrés par certains membres du secrétariat national, à leur tête, le secrétaire général, M. Malaoui. Ces derniers ont entraîné le syndicat dans une politique opposée à celle tracée dans le règlement intérieur », a soutenu M. Felfoul. Trois ateliers ont été installés : l'amendement du statut organique, la politique générale et la déclaration finale. A la fin des travaux, a été prononcée la dissolution du secrétariat national et la réélection d'autres membres à la tête de ce secrétariat élargi à 15 membres au lieu de 13. Les participants au congrès ont à l'unanimité élu M. Felfoul secrétaire général du SNAPAP. Un huissier de justice a suivi le déroulement du congrès. M. Malaoui a déclaré qu'un huissier de justice désigné par ses soins a été dépêché sur le lieu où se déroulait le congrès et il avait constaté qu'il n'y avait aucun regroupement ou réunion sur place. Par ailleurs, M. Felfoul a dénoncé les propos tenus par M. Malaoui relatifs au recours à la rue. « Pourquoi M. Malaoui veut-il envahir la rue ou appeler à une grève générale alors qu'il a d'autres moyens, notamment déposer des recours au niveau du ministère du Travail ou de l'Intérieur ? Si M. Malaoui se considère crédible, pourquoi ne convoque-t-il pas un congrès ? », s'est-il interrogé. Il reste que la guerre est ouverte entre les deux ailes du SNAPAP.