Photo : Riad Par Younès Djama Dissipés, les travailleurs des communes peinent à se faire entendre faute d'une coordination de leurs efforts. Alors qu'une grève a été entamée depuis hier par les travailleurs des communes à l'appel du Syndicat national des travailleurs des communes (SNTC) affilié au Syndicat national autonome du personnel de l'administration publique (SNAPAP, aile Malaoui), un second mouvement de trois jours est prévu à partir d'aujourd'hui, cette fois à l'initiative du SNAPAP, aile Felfoul. La Fédération nationale des travailleurs des collectivités locales et de l'administration (FNTCLA) affiliée à l'Union générale des travailleurs algériens (UGTA), a annulé une grève à laquelle elle avait appelé pour le 25 du mois en cours. Cette décision fait suite aux «assurances» qu'elle a reçues de la part de la tutelle, en l'occurrence le ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales. Le département d'Ould Kablia a annoncé que le régime indemnitaire et le statut particulier des travailleurs des communes se trouvent actuellement au niveau du Premier ministère. Une nouvelle qui a, semble-t-il, contenté l'organisation affiliée à la Centrale syndicale. A en croire Ali Yahia, président du SNTC, le taux de suivi de la grève à son premier jour est estimé à 80% à l'échelle nationale. Un taux de suivi de 100% a été enregistré dans certaines wilayas, à l'instar de Tizi Ouzou, Béjaïa, Sidi Bel Abbès, Khenchela, Boumerdès, Bordj Bou Arréridj. Dans d'autres régions, les taux varient entre 50 et 80%. En revanche, seulement un taux de suivi de 30% a été enregistré dans la capitale, selon Ali Yahia, président du SNTC. Même ce chiffre ne reflète pas la réalité du terrain. Une virée dans les APC d'Alger nous a permis de constater que la grève n'a pas été suivie dans la majorité des Assemblées communales, notamment celles situées à la périphérie immédiate d'Alger. Ainsi, les APC de Chéraga, Dély Ibrahim et Hammamet, pour ne citer que celles-ci, ont fonctionné de manière ordinaire. Les employés rencontrés sur les lieux ont indiqué qu'ils ignoraient tout de cette grève. Le SNTC prévoit de tenir un conseil national le 25 septembre afin de faire une évaluation de la grève mais aussi se concerter sur les prochaines actions à entreprendre devant le «silence» de la tutelle, a annoncé Ali Yahia. Pour justifier ce faible taux de suivi, le syndicaliste fait état de pressions exercées sur les travailleurs afin de les dissuader de faire grève. A signaler qu'Alger a de tout temps enregistré des taux de suivi en deçà des espérances du SNTC et ce, faute d'un ancrage syndical au niveau des APC. A Oran, aussi, la grève a été faiblement suivie. Selon les estimations, seulement 20% ont été enregistrés dans les trois communes où le SNAPAP est fortement implanté, en l'occurrence Arzew, Gdyel et Bir El Djir. Les travailleurs des communes revendiquent, pour rappel, la promulgation de leur statut particulier et le régime indemnitaire. En plus de ces deux points, les grévistes réclament le maintien du régime de la retraite sans condition d'âge ainsi que le respect du droit syndical et de grève. D'autres points figurent aussi dans la plateforme de revendications : la revalorisation du point indiciaire et la révision de la classification catégorielle, ainsi que l'abrogation de l'article 87 bis de la loi 90/11, qui empêche l'augmentation du SNMG (Salaire national minimum garanti).