Une crise humanitaire inquiétante sévit dans la partie nord du Mali où des milliers de personnes ont fui l'insécurité dans cette région sous contrôle de groupes armés depuis le putsch du 22 mars dernier. «Les habitants de cette région malienne sont confrontés à une situation très mauvaise», a noté, dans un communiqué publié mardi, le président de la délégation du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) pour le Mali et le Niger, Nicolas Marty. Selon M. Marty, la majorité des activités économiques sont à l'arrêt dans les villes du nord malien, où des milliers de personnes ont besoin d'aides alimentaires, de médicaments et autres moyens de vivre. Cette crise humanitaire est exacerbée par l'insécurité et les violences armées ayant provoqué aux habitants locaux des conséquences «très inquiétantes». Le CICR a expliqué que la prise de contrôle du nord malien par les rebelles du Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA) et d'autres groupes armés, ainsi que la crise alimentaire sont à l'origine d'une situation inquiétante. Pour la première fois, des équipes du CICR et du Croissant-Rouge malien s'étaient déplacées ces dernières semaines dans les régions isolées à Kidal, à Tombouctou ainsi qu'à Gao où elles se sont enquises de la situation prévalant dans cette partie nord du Mali. Dans son communiqué, le CICR a fait état de vols et de pillages survenus en avril dernier après les combats armés dans le nord, ce qui a grandement affecté les stocks de récoltes céréalières destinées à la consommation et à la vente. Cette situation «extrêmement difficile», a perturbé l'activité agricole dans la ville de Tombouctou. A cela s'ajoute la sécheresse et autres phénomènes ainsi que le manque d'eau qui ont eu des conséquences destructrices sur la production céréalière, précise le texte. La crise malienne a conduit au déplacement interne d'environ 154 754 personnes et plus de 180 000 personnes se sont réfugiées dans les pays voisins, selon l'Organisation internationale de migration (OIM). Le CICR et le Croissant-Rouge malien se disent prêts à fournir de l'aide alimentaire nécessaire aux personnes touchées par la crise au Mali, notamment dans les villes du nord (Kidal, Tombouctou et Gao) où des milliers de personnes ont fui les violences et l'insécurité pour se réfugier dans des pays voisins comme la Mauritanie, le Niger et le Burkina Faso. Par ailleurs, deux ONG américaines ont décidé de donner 774 000 et 70 000 dollars respectivement, pour aider l'OIM à fournir une aide d'urgence à quelque 25 000 Maliens vulnérables déplacés par le conflit au nord du Mali.