L'Algérie a réitéré vendredi soir à Addis Abeba sa position dans la crise du Mali en condamnant les récentes attaques terroristes contre la ville de Konna, au Mali, comme l'a souligné le Premier ministre Abdelmalek Sellal. «Je veux me référer ici aux récentes attaques terroristes de la ville de Konna que mon pays a condamnées dans les termes les plus énergiques», a indiqué le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, qui représente le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, au 20e sommet ordinaire de l'Union africaine (UA). Intervenant au sommet du Conseil de paix et de sécurité au niveau des chefs d'Etat et de gouvernement dont la session s'est tenue à huis clos et consacrée à la situation au Mali, le Premier ministre a souligné que «ce développement grave a constitué une menace pour le Mali et une atteinte aux efforts pour une sortie de crise dans ce pays frère». Il a relevé aussi la «véritable» menace dans la région posée par les groupes terroristes et ceux affiliés au crime transnational organisé. Dans le même sillage, il a réitéré aux autorités de la transition au Mali la solidarité «indéfectible et le soutien continu» de l'Algérie dans le règlement de la crise qui touche ce pays. «Il s'agit donc d'une contribution multiforme que l'Algérie apporte pour aider à une sortie de crise au Mali», a indiqué M. Sellal, affirmant toutefois que «l'Algérie n'envisage pas d'envoyer des troupes en dehors du territoire national ou de recevoir sur son sol des troupes étrangères». Enchaînant sur les solutions de sortie de crise, M. Sellal a indiqué que l'Algérie a prôné, depuis le début de la crise, une approche qui vise à réaliser trois objectifs stratégiques, à savoir la préservation de l'unité nationale et de l'intégrité territoriale du Mali, le retour à la légitimité démocratique et la lutte continue et permanente contre le terrorisme et le crime transnational organisé, en vue de leur éradication totale. «La sécurité et la stabilité retrouvées au Mali et dans la région permettront de consacrer les ressources à l'effort de développement et d'amélioration des conditions de vie des populations», a ajouté M. Sellal, relevant que cela demeure «le but recherché par nous tous et c'est ce qui fonde notre solidarité avec le Mali frère». Il a rappelé que suite à l'attaque terroriste de la ville de Konna, l'Algérie a procédé à la fermeture totale de ses frontières avec le Mali, soulignant à ce propos que «des mesures de sécurisation renforcées ont été prises». «La vocation de cette décision qui vise à empêcher les mouvements de groupes terroristes et d'armes est de contribuer à rendre plus efficiente la lutte contre le terrorisme et le crime organisé, qui constitue un élément central de toute sortie de crise au Mali», a indiqué M. Sellal, faisant remarquer que cela «nécessite un effort considérable à notre armée et un coût élevé que l'Algérie assure sur ses propres ressources». «La décision du Mali à solliciter de l'aide est souveraine» Le Premier ministre a indiqué qu'il s'agit en définitive d'une contribution de l'Algérie à la sécurité de la région et à l'effort de pacification et de stabilisation au Mali. M. Sellal a en outre relevé que la «décision souveraine» du Mali de solliciter l'aide de partenaires africains et extra-africains répond à cet objectif de lutte contre le terrorisme, tout comme elle s'inscrit dans le cadre de la mise en œuvre de la résolution 2085 du Conseil de sécurité des Nations unies, a-t-il dit. Il a également rappelé que l'Algérie a, de concert avec la Libye et la Tunisie, mis en place des mesures de contrôle et de surveillance des frontières, ajoutant que la lutte contre le terrorisme et le crime organisé doit comprendre la prévention et la limitation des capacités de mouvements et de ravitaillement en armes des groupes terroristes dans toute la région. «Je veux souligner également que l'Algérie a toujours appelé à une lutte internationale contre le terrorisme et le crime transnational organisé», a affirmé à ce propos le Premier ministre, soulignant que «ces menaces mettent en péril la sécurité et la stabilité de la région».