Le Premier ministre, M. Abdelmalek Sellal, est arrivé, hier, à Addis Abeba (Ethiopie), pour représenter le président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, aux travaux du 20ème sommet des chefs d'Etat et de gouvernement de l'Union africaine. Placée sous le signe de la célébration du cinquantenaire de la fondation de l'Organisation de l'Unité africaine (OUA), devenue l'Union africaine (UA), le sommet a retenu pour thème "le Panafricanisme et la renaissance africaine". Le sommet examinera également les récents développements liés aux défis de la paix, de la sécurité et du développement sur le continent. M. Sellal prendra part également à la réunion du Conseil de paix et de sécurité de l'UA, consacrée à la situation au Mali, ainsi qu'au 28ème sommet des chefs d'Etat et de gouvernement du Comité d'organisation du NEPAD et à la 18ème session du Forum des chefs d'Etat et de gouvernement du Mécanisme africain d'évaluation par les pairs. Projet de déclaration de l'UA condamnant l'agression de Tiguentourine Le Conseil exécutif de l'Union africaine se propose de présenter aux chefs d'Etat et de gouvernement un projet de déclaration en signe de solidarité avec l'Algérie, après l'attaque terroriste contre le site gazier de Tiguentourine (In Aménas), a-t-on appris, hier, auprès de cette instance. Il s'agit d'un hommage qui sera rendu à l'Algérie pour condamner l'agression de Tiguentourine. Les intervenants lors la première journée des travaux du Conseil exécutif, ont été unanimes à condamner l'agression de Tiguentourine et féliciter les forces de l'Armée nationale populaire, tout en rendant hommage aux autorités algériennes pour leur détermination à éradiquer le terrorisme. Dans son intervention au cours des débats, le président du Conseil exécutif de l'UA, M. Nassirou Bako-Arifari a rendu hommage à l'Algérie pour sa gestion réussie de la prise d'otages à In Aménas, saluant le professionnalisme des forces armées algériennes. La réunion du Conseil exécutif de l'UA poursuit ses travaux à huis clos et soumettra plusieurs recommandations pour examen et adoption à la 20ème conférence ordinaire de l'UA. M. Messahel souligne la détermination de l'Algérie face au terrorisme La détermination de l'Algérie face au terrorisme, auquel aucune concession ne sera faite, a été fortement marquée par la riposte à l'attaque terroriste contre le site gazier de Tiguentourine (In-Amenas), qui a démontré les capacités de l'Algérie à faire face avec professionnalisme à ce genre d'agression, a indiqué, jeudi dernier, à Addis-Abeba, le ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines, M. Abdelkader Messahel. "Cet événement qui aura marqué la détermination de l'Algérie face au terrorisme, auquel aucune concession ne doit être faite, ne saura détourner l'Algérie de ses responsabilités régionales et internationales dans la lutte contre ce fléau, ou de son devoir de voisinage avec le Mali et les pays de notre sous-région", a souligné M. Messahel dans son intervention à la 22ème session ordinaire du Conseil exécutif de l'Union africaine. Tout en remerciant la présidente de la Commission de l'Union africaine, Nkosazana Dlamini-Zuma, les gouvernements africains ainsi que les organisations internationales et régionales, qui ont condamné cette attaque terroriste et exprimé leur solidarité à l'égard de l'Algérie, M. Messahel a affirmé que la neutralisation de cet important groupe criminel prive, désormais, les organisations terroristes dans la région d'une de leurs formations les plus sanguinaires et les plus dangereuses. M. Messahel qui préside la délégation algérienne aux travaux du Conseil exécutif de l'UA, a expliqué que la seule motivation du groupe terroriste était de tuer le maximum de personnes et de mettre en péril le gisement gazier d'In Amenas. Pour ce qui est de la situation au Mali, qui constitue une préoccupation majeure pour l'Algérie, M. Messahel a indiqué qu'elle continue de retenir l'attention des autorités algériennes dans la recherche d'une sortie de crise rapide et durable. "Notre position s'articulait autour d'objectifs majeurs et stratégiques, à savoir la préservation de l'intégrité territoriale du Mali, la poursuite de la lutte implacable contre le terrorisme et le crime organisé et le retour, dès que les conditions le permettent, à la légitimité démocratique", a expliqué le ministre, soulignant que ce sont ces objectifs, consignés dans le concept stratégique, qui unissent la communauté internationale sur une sortie de crise au Mali. Dans le même sillage, il a rappelé que l'Algérie a prôné la mobilisation de la communauté internationale autour du Mali et s'est félicité de la contribution de la CEDEAO, du rôle de leadership assuré par l'UA, de l'appui des partenaires et de la perception juste de la situation par le Conseil de sécurité des Nations unies. Enchaînant sur toute intervention militaire, il a estimé qu'elle "doit être menée en toute responsabilité, c'est-à-dire, une "conduite éclairée, assurée par une bonne préparation, la cohérence du commandement des forces engagées, la mobilisation effective des moyens requis et la définition précise des cibles, en l'occurrence les groupes terroristes et ceux affiliés au crime transnational organisé qui constituent la véritable menace au Mali et dans notre région". M. Messahel a néanmoins rappelé que l'Algérie a préconisé le dialogue entre les Maliens, pour apporter une réponse adéquate aux revendications, qui soient légitimes, des populations du Nord du Mali. Il a assuré aussi que le recours à la force pour éradiquer le terrorisme et le crime transnational organisé, est non seulement légitime, mais constitue également une obligation relevant de la responsabilité individuelle des Etats et de la responsabilité collective des pays de la région et de la communauté internationale. "Ces responsabilités sont d'autant plus pressantes, que les groupes terroristes tentent d'élargir leur champ d'activités, que ce soit au Sahel, au Nigeria ou en Somalie", a ajouté le ministre, notant que la démarche se trouve ainsi arrimée à la double approche basée sur la solution politique et le recours à la force". Il a rappelé, par ailleurs, que suite à l'attaque de la localité de Konna (10 janvier 2013), l'Algérie a condamné officiellement et dans les termes les plus vigoureux ces attaques terroristes et a exprimé sa solidarité avec le Mali. Il a également indiqué que suite à cette attaque, l'Algérie a pris ses dispositions pour la fermeture de sa frontière avec le Mali dans le but de prévenir et d'empêcher tout mouvement de terroristes et d'armes entre les deux pays et à réduire la mobilité des groupes terroristes.