La première rencontre régionale de concertation qui s'est tenue dimanche à Ghardaïa a permis aux représentants du gouvernement et aux acteurs locaux d'échanger et de partager leurs visions afin d'agir ensemble en faveur du développement du Sud du pays. Dans un débat franc et sans retenue, cette rencontre qui a concerné la région sud-est du pays a témoigné que le développement de l'Algérie en particulier le Sud ne pourrait se faire sans la conjugaison des efforts et un partage des responsabilités entre les décideurs et les acteurs locaux. «Nous sommes venus vous écouter et partager avec vous les solutions possibles», a déclaré le ministre des Ressources en eau, M. Necib, en s'adressant à une salle archicomble d'investisseurs, d'agriculteurs et de notables venus des cinq wilayas du sud-est du pays (Ghardaïa, Laghouat, Biskra, El Oued et Ouargla). Avant de donner la parole aux acteurs locaux, le secrétaire général du ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales, M. Abdelkader Ouali, a noté que la concertation sur le développement du Sud «appelle à l'entraide» et au «principe de la participation». Pour lui, cette rencontre «marque le début d'un processus de concertation autour d'une vision commune, celle d'impulser la dynamique de développement des régions du Sud dont les programmes engagés témoignent d'une volonté franche et profonde de l'Etat vis-à-vis des populations». M. Rachid Benaïssa a pour sa part précisé que cette rencontre n'était pas «une rencontre syndicale ou de distribution de biens, mais une occasion de partager une vision». «Il s'agit d'une rencontre de participation, de concertation et de rassemblement de forces matérielles et humaines pour relever le défi du développement. Nous allons partager les responsabilités, et c'est ça le cœur du sujet», a dit le ministre, favorable à un changement de vision et une agriculture moderne, d'autant plus que l'argent existe, soulignant que les performances enregistrées dans le Sud «ne reflètent pas les potentialités existantes», avant d'appeler les habitants de ces régions à participer activement à l'amélioration de la sécurité alimentaire «devenue aujourd'hui une affaire de souveraineté nationale». Les représentants des acteurs locaux se sont étalés longuement sur les insuffisances et les problèmes d'ordre bureaucratique auxquels ils font face quotidiennement tout en demandant à l'Etat d'accroître son accompagnement pour le secteur agricole et rural. L'élargissement des surfaces irriguées, la régularisation des dossiers liés au foncier et la réalisation d'unités de transformation des produits agricoles, sont les demandes pressantes exprimées par les opérateurs et agriculteurs. Les débats ayant caractérisé cette première rencontre régionale est une nouvelle méthode de communication et de concertation autour des problématiques de développement, selon M. Benaïssa.