Le PDG de Sonatrach, Abdelhamid Zerguine, a affirmé hier à Alger que son groupe avait honoré tous ses engagements envers ses clients internationaux en matière de fourniture de gaz. Malgré l'arrêt du complexe gazier de Tiguentourine, «l'Algérie a respecté tous les contrats qu'elle avait conclus avec ses clients. (...) Nous n'avons même pas recouru à la clause de force majeure» qui autorise Sonatrach à ajuster ses approvisionnements, a déclaré M. Zerguine à la Radio nationale. Le groupe pétrolier algérien dispose de stocks et de capacités de production de gaz suffisants pour parer à la production du complexe de Tiguentourine, dont les travaux de réparation n'ont pas encore été entamés, selon le dirigeant de Sonatrach. Actuellement, il a été procédé à la réparation des petits dégâts, alors que les parties les plus stratégiques de l'usine sont soumises à des contrôles rigoureux, effectués avec des technologies de pointe, enchaîne le PDG. Il n'a pas avancé de date pour le redémarrage du complexe qui assure à lui seul environ 15% des exportations algériennes de gaz. Par ailleurs, le gazoduc de Bouira visé dimanche soir par une tentative d'attaque terroriste n'a pas subi de dommages, a affirmé le PDG de Sonatrach. «Les installations de Sonatrach n'ont subi aucun dommage, probablement ce sont les pipelines qui étaient visés, (...) il y a parfois des actes lâches comme celui-là», a-t-il déclaré en allusion à l'attaque terroriste perpétrée dimanche dans la wilaya de Bouira contre des gardes chargés d'assurer la surveillance du gazoduc livrant le gaz au nord du pays à partir du champ gazier de Hassi R'mel à Laghouat. Sécurisation des sites pétroliers Le groupe Sonatrach réfléchit actuellement à de nouvelles mesures pour sécuriser ses sites pétroliers et gaziers après l'attaque la mi-janvier par un groupe terroriste du site gazier d'In Amenas, a annoncé hier son PDG, Abdelhamid Zerguine. «Aujourd'hui, il y a une évaluation en cours au sein de Sonatrach qui sera certainement effectuée en collaboration avec les services de sécurité. Il y aura probablement une révision des mesures pour soutenir cette activité vitale», a déclaré M. Zerguine à la Radio nationale. Le dirigeant de Sonatrach a tenu à préciser, en réponse à une question sur le renforcement du dispositif sécuritaire autour des infrastructures pétrolières de l'Algérie, que «Sonatrach n'est qu'un exécutant». «Elle est soumise à une loi datant des années 1990» relative à la sécurisation des infrastructures, des travailleurs de Sonatrach et de ses partenaires étrangers. Cette loi avait autorisé des sociétés de gardiennage privées à intervenir dans la sécurisation des sites pétroliers et gaziers. Le groupe pétrolier avait également chargé des patriotes civils armés d'assurer la surveillance de ses gazoducs. Le dirigeant de Sonatrach n'a pas précisé cependant si cette révision allait remettre en cause cette loi ou si elle allait introduire de nouveaux intervenants pour cette mission, comme les services de sécurité de l'Etat. Mais il s'est contenté de déclarer que «s'il y a une révision de la loi, le gouvernement veillera à appliquer les nouvelles mesures rigoureusement», tout en soulignant que «la maîtrise de cette activité exigeait de la volonté et des techniques». L'attaque d'In Amenas perpétrée par un groupe de 32 islamistes venus du Mali a suscité un débat intense sur la nécessité de renforcer la sécurité des sites de Sonatrach qui commencent à devenir les cibles privilégiées des groupes terroristes.