Le programme algéro-européen d'appui au secteur de l'eau EAU II vise un taux de raccordement de 100% au réseau d'assainissement en milieu urbain et 80% en zone rurale à l'horizon 2030, a indiqué mercredi le ministre des Ressources en Eau, M. Hocine Necib. Ce programme appuiera l'Algérie dans la réalisation de son schéma de développement et de l'assainissement qui lui permettra d'élaborer un plan national d'assainissement à l'horizon 2030. "Ce plan vise à atteindre un taux de raccordement de 100% au réseau d'assainissement en milieu urbain et 80% en zone rurale", a indiqué le ministre lors d'un séminaire sur l'assainissement des eaux usées urbaines, organisé par le ministère pour vulgariser le programme ''EAU II''. Il s'agit également d'améliorer le taux de collecte de manière à atteindre un taux d'épuration de 80% du volume installé et d'augmenter le taux de raccordement aux stations d'épuration à 100% pour les agglomérations situées en amont des barrages et du littoral et à 80% pour le reste des agglomérations en 2030. Le ministre a souligné qu'en dépit du "grand retard" accumulé durant les 30 années après l'indépendance, l'Algérie avait consenti des efforts "considérables" ces dernières années en matière d'accès à l'assainissement. Il en veut pour preuve le taux de raccordement au réseau public d'assainissement qui est passé de 35% en 1970 à 87% actuellement, soit le deuxième meilleur taux d'accès à l'assainissement en Afrique", a-t-il dit. Environ 10.000 km de réseau d'assainissement et plus d'une centaine de stations d'épuration ont été réalisées depuis 2005. De même, le nombre de stations d'épuration en exploitation a été multiplié par 10 ces dix dernières années. L'Algérie dispose actuellement de 145 stations d'épuration d'une capacité de 800 millions de m3/an. L'objectif étant d'arriver à 200 stations à l'horizon de 2015 pour traiter 1,2 milliard de m3/an. Financé à hauteur de 30 millions d'euros par l'Union européenne et à 10 millions d'euros par l'Algérie, EAU II est un programme pilote qui se présente pour la première fois sous la forme d'un appui budgétaire et technique basé sur la performance et la gestion par objectifs. M. Necib a ajouté que ce programme allait aider l'Algérie "à définir une stratégie nationale de lutte contre les inondations afin d'avoir une vision globale et stratégique de l'ensemble des risques réels et potentiels d'inondation et de planifier les mesures pour y faire face". L'ambassadeur, Chef de délégation de l'UE à Alger, M. Marek Skolil, a estimé que l'Algérie avait déjà "beaucoup avancé pour assurer l'accès à l'eau pour tous et a choisi de s'investir sérieusement dans la gestion des eaux usées". "L'Algérie entame déjà l'étape de la réutilisation des eaux épurées. On ne peut que se féliciter de cette volonté de prendre en charge les besoins en eau dans un pays aux ressources limitées", a-t-il ajouté. D'une durée de quatre années, EAU II porte aussi sur la réalisation d'une cellule d'audit de performance pour renforcer la planification stratégique du secteur des ressources en eau. Le programme financera aussi la création d'un centre national de formation aux métiers de l'assainissement, la mise en place du réseau d'assainissement national digitalisé et de son système de télégestion et l'acquisition d'équipements de pointe pour le laboratoire central d'Alger afin de renforcer ses capacités d'analyse de la qualité de l'eau.