Le futur secrétaire américain à la Défense, M.Chuck Hagel, a indiqué jeudi devant le Congrès que la lutte contre le terrorisme en Afrique du Nord serait parmi ses priorités, en évoquant notamment l'attaque terroriste du site gazier d'In Amenas et les événements au Mali. M. Hagel, qui a été désigné récemment par le président Barack Obama à la tête du département de la Défense, intervenait devant la commission des Forces armées du Sénat pour son audition, une étape préalable avant sa probable confirmation à ce poste ministériel. Dans sa déclaration introductive devant le Sénat, M. Hagel a souligné que le retour des troupes militaires américaines d'Irak et d'Afghanistan ne signifiait pas que les menaces auxquelles le monde fait face "sont devenues moins dangereuses ou moins complexes". En fait, a-t-il ajouté, "c'est tout à fait le contraire", soutenant que l'attaque terroriste au complexe gazier d'In Amenas et les événements au Mali "rappellent cette réalité". Abordant les questions de sécurité mondiale, l'ancien sénateur du Nebraska a avancé que si les Etats-Unis "n'hésiteraient pas à agir unilatéralement si nécessaire" pour contrer toute menace, il est essentiel, en revanche, qu'ils travaillent "en étroite collaboration avec leurs alliés et partenaires" pour accroître la sécurité. A ce propos, il a assuré qu'en cas de sa confirmation par le Sénat à la tête du Pentagone, il poursuivrait les efforts déjà engagés par le gouvernement d'Obama "pour renforcer les alliances et les partenariats scellés à travers le monde". Présentant ses priorités, M. Hagel a indiqué qu'en tant que secrétaire à la Défense, il veillera notamment à ce que "les Etats- Unis restent vigilants et maintiennent la pression sur les organisations terroristes qui tentent d'étendre leurs branches dans le monde entier, dans des endroits comme le Yémen, la Somalie et l'Afrique du Nord". Au Pentagone, a-t-il expliqué, cela signifie qu'il s'agira de continuer à investir dans l'élaboration des moyens de lutte anti-terroriste "tels les forces d'opérations spéciales, le renseignement, la surveillance, et les nouvelles technologies de reconnaissance". Cela signifie aussi, a-t-il insisté, "de travailler main dans la main avec nos partenaires dans la sécurité nationale et du renseignement, pour faire face à ces menaces et à d'autres, en particulier la menace émergente de la cyber-guerre". Par ailleurs, il a affirmé que les Etats-Unis continueraient "de mettre l'accent sur les défis au Moyen-Orient et Afrique du Nord, où nous avons des intérêts nationaux clairs". Agé de 66 ans, Chuck Hagel fait face à une offensive déclenchée principalement par le puissant lobby pro-israélien aux Etats-Unis (AIPAC) pour tenter de saborder sa confirmation à la tête du Pentagone. Ses détracteurs lui reprochent d'avoir déclaré, il y a quelques années, que le lobby juif américain avait tendance à "intimider" les membres du Congrès, et l'accusent d'être un adversaire des intérêts d'Israël et un antisémite, et de ne pas être suffisamment engagé pour la sécurité d'Israël. Mais selon plusieurs analystes, la confirmation par le Sénat de Chuck Hagel au poste de secrétaire à la Défense sera, certes, ardue mais fort probable. D'autant plus qu'il bénéficie du soutien de nombreux républicains et d'un réseau de partisans dont d'anciens secrétaires d'Etat, sénateurs et ambassadeurs ainsi que de l'ancien conseiller de George Bush père, Brent Scowcroft, et de l'ex conseiller à la sécurité nationale du président Jimmy Carter, Zbigniew Brzezinski.