Une nouvelle gestion des ports de pêche et de plaisance sera mise en place dans les prochains mois. Cela devrait se faire grâce au renouvellement de la convention Etat-entreprise liant les ministères de la Pêche et des Ressources halieutiques, des Transports, des Travaux publics et l'Entreprise de gestion des ports (EGPP). Cette convention aura pour objectif de mettre en place un cadre de concertation entre tous les acteurs impliqués dans la gestion de ces «infrastructures vivantes» et d'identifier la mission de chaque intervenant. L'annonce a été faite mercredi par Sid Ahmed Ferroukhi, ministre de la Pêche et des Ressources halieutiques, qui a reconnu que «les ports connaissent de sérieux problèmes». Cette situation est due, selon lui, à «l'absence de cadre de concertation, créant ainsi un grand problème de communication entre les différents acteurs, à commencer par celui qui fait le choix du site, le concepteur du projet, le réalisateur et celui chargé de l'exploitation et de la gestion du port», a-t-il expliqué lors d'une conférence de presse tenue en marge de sa visite de travail à Boumerdès. Le port nécessite une gestion dynamique qui lui permet de jouer son rôle multidimensionnel. La révision de la convention qui lie les différents secteurs «maintient le principe de la délégation de la gestion des ports à l'EGPP en l'adaptant au nouveau fonctionnement et aux problématiques actuelles», a assuré le ministre. «La signature de cette convention est prévue dans quelques jours», a-t-il ajouté, précisant qu'elle a comme objectifs «l'amélioration de la gestion du service public à l'intérieur de ces infrastructures». Cette convention, faut-il le préciser, a expiré en 2009 sans qu'elle ne soit renouvelée. Par ailleurs, le ministre a reconnu que le secteur de la pêche recèle «d'importantes potentialités» qui restent malheureusement «mal exploitées». Selon lui, la feuille de route élaborée par son département aspire à «mettre en place les mécanismes et une dynamique permettant de relancer le secteur avec comme cheval de bataille de meilleures coordinations et organisations de la base». «A long terme, il est question de finaliser le programme quinquennal en rendant visibles les actions entamées dans le secteur», a indiqué M. Ferroukhi. Selon lui, l'application de la feuille de route a déjà donné ses premiers résultats. Il s'agit notamment du volet relatif à «l'organisation des professionnels à travers la prise en charge du dossier de la protection sociale des différentes catégories». Installation du comité intersectoriel A ce sujet, le ministre a rappelé que ce dossier a abouti au Premier ministère après une large concertation dans laquelle ont été impliqués les professionnels du secteur. «Cela devrait les rassurer davantage et leur garantir un meilleur avenir», a-t-il dit. Il a été également question de l'application des mécanismes existant dans le passé mais jamais opérationnels sur le terrain. A ce propos, le ministre a annoncé l'installation du service de «médecin des gens de la mer» au niveau des ports ou de la direction de la pêche de la wilaya. Il a également procédé à la création de la première zone d'activité extra- portuaire dont le siège est situé à Zemmouri. «Elle aura pour vocation de permettre l'installation des ateliers des différents métiers liés à la pêche, dont la construction navale, l'industrie de la pêche et la fabrication de tous types de matériels». Le ministre a assisté à l'installation du comité intersectoriel pour la mise en œuvre de la feuille de route au niveau de la wilaya de Boumerdès. «Il existe un bon travail de coordination entre les différents secteurs dans cette wilaya. Il faut juste continuer, impliquer davantage les professionnels du secteur et ne plus procéder à la prise de décision sans leur consultation préalable. Il est question maintenant de préserver les infrastructures acquises et d'améliorer la qualité du service. Pour le financement des projets du secteur, il faut utiliser les dispositifs proposés par l'Etat et faire en sorte de les adapter aux spécificités du secteur», a-t-il recommandé. A propos de l'exploitation du plateau continental, le ministre fera remarquer qu'il est de l'ordre de 14 000 km3, déplorant «l'absence d'analyse complète sur le potentiel de la ressource existant sur ce périmètre». «Les analyses déjà faites sont partielles», a-t-il dit. «Nous allons donc lancer des plans d'aménagement d'une pêcherie par wilaya afin d'identifier les zones de pêche une par une, les zones les plus fréquentées et les spécificités de chacune», a-t-il précisé.