Dans cet entretien exclusif, l'entraîneur de l'USM El-Harrach, Boualem Charef, nous parle de la précieuse victoire de son équipe face au MC El-Eulma, des ambitions de son club cette saison et du cas Yaya qui défraye la chronique. Le Temps d'Algérie : Vous avez souffert pour venir à bout de la coriace équipe d'El-Eulma. Vos impressions ? Boualem Charef : C'était une victoire laborieuse contre un bon adversaire, qui joue bien au ballon. L'USMH, le MCEE et la JSS sont les trois équipes qui pratiquent le meilleur football dans notre championnat. Un match de foot se joue sur la durée, nos joueurs y ont cru jusqu'au bout et ils ont fini par ouvrir le score en fin de partie. Je pense qu'avec un plus de concentration, on aurait pu marquer en première mi-temps sur les occasions qui se sont présentées à Bounedjah et Younés. En deuxième période, l'équipe du MCEE est revenue en force et elle nous a posé de sérieux problèmes au milieu de terrain. L'absence prolongée d'Amada nous a un peu handicapés, et ce, malgré un bon retour d'Aït Ouamar qui a joué trois matches d'affilée. C'est un peu trop pour lui lorsque l'on sait qu'il est resté inactif pendant presque deux années. Je pense aussi que la sortie prématurée de Mekkioui pour blessure a faussé nos plans sur le plan tactique. On a réussi malgré tout à empocher les trois points de la victoire. C'est le plus important. Le retour d'Amada et son incorporation en seconde période a fait beaucoup de bien à l'équipe ? C'est exact, mais j'aurais aimé que nos joueurs continuent à jouer sur le côté gauche qui est le maillon faible de l'équipe adverse. On s'est préparés pendant la semaine à jouer sur ce côté gauche et sur les ailes en général. Je pense d'ailleurs qu'on s'est procurés les meilleures occasions lorsqu'on jouait sur les ailes. Votre équipe n'a pas montré son vrai visage lors de ce match contre le MCEE. Est-ce la pression qui a joué un sale tour à vos joueurs après la victoire de l'ESS vendredi à Tlemcen ? Non, je pense que mes joueurs n'ont pas bien récupéré après les grands efforts fournis à Sétif lors de la petite finale face à l'ESS. C'était un match de coupe et nos joueurs l'ont joué à 100%. On a dosé aussi un peu le travail durant la semaine. Le championnat risque de s'étaler jusqu'au mois de juin et il faut se préparer en conséquence. Il ne faut pas également oublier que notre équipe est jeune et qu'elle manque d'expérience. La ligne avancée de votre équipe est muette lors de ces premiers matches de la phase retour. N'êtes-vous pas inquiet ? Non, je ne suis pas inquiet. C'est juste un problème de concentration. Bounedjah est jeune, il n'arrive pas encore à se concentrer totalement et à être efficace à 100%, alors que El-Amali peut mieux faire avec un peu plus de confiance en ses capacités. Quant à Younès, il revient petit à petit à son niveau, lui qui n'a joué que des bribes de match depuis une année et demie. C'est un joueur d'expérience qui sera d'un grand apport à l'équipe. Il a d'ailleurs pris la responsabilité de tirer le penalty. C'est courageux de sa part. Il est à féliciter même s'il a raté le penalty. Le Tchadien Yaya a laissé un grand vide en attaque, n'est-ce pas ? On était habitué à jouer avec Yaya et on n'a pas eu de temps pour préparer quelqu'un d'autre à sa place. Younès est en train de profiter de l'absence de Yaya, c'est bien pour lui et pour l'équipe. Une équipe ne se base pas, en tout cas, sur un seul joueur. Avez-vous des nouvelles de Yaya ? On n'a aucune nouvelle de lui. J'ai demandé à la direction du club de lui envoyer des mises en demeure et de saisir aussi la FAF, la LFP et la FIFA. Son absence est injustifiée. Ce n'est pas professionnel de sa part. Son comportement est inadmissible. Votre équipe est à la seconde place à quatre points de l'ESS, aspirez-vous au titre national cette saison ? On n'a jamais dit qu'on joue le titre. On veut gagner le maximum de points et faire progresser davantage l'équipe. Si le destin veut qu'on soit champion, ce sera fabuleux. Une chose est certaine, nous allons nous battre jusqu'au bout. Entretien réalisé par Larbi Bouazza