Le projet de gazoduc Trans-Saharian gas pipeline (TSGP), reliant le Nigeria à l'Europe via le Niger et l'Algérie et à l'arrêt depuis des années, sera remis sur les rails avec la pose imminente des pipelines, a annoncé la porte-parole de la compagnie pétrolière nigériane NNPC, Mme Tuminu Green. "Le mémorandum d'entente entre le Nigeria et l'Algérie a été signé et l'étude de faisabilité du projet à été achevée. Le processus de la pose du gazoduc de Calabr (sud-ouest du Nigeria) à Kano (au nord du pays) est sur le point de commencer", a déclaré Mme Green à l'agence de presse Nigériane. "Le projet est en cours, en dépit des nombreux défis qui menacent de le bloquer", affirme la porte-parole du groupe NNPC (Nigerian National Petroleum Corp), citée également par l'agence américaine Platts, spécialisée dans les informations énergétiques. En 2009, l'Algérie, le Niger et le Nigeria avaient conclu un accord intergouvernemental pour la mise en œuvre de ce méga projet qui devrait acheminer 30 milliards de M3 de gaz vers l'Europe. Le gazoduc coûtera 10 milliards de dollars, alors que l'investissement pour les centres de collecte de gaz avoisinera les trois milliards de dollars. Le groupe NNPC en manque de financements est en train d'examiner plusieurs options pour lever des fonds à l'international, selon la porte-parole du groupe. Le gouvernement nigérian a déjà mobilisé 400 millions de dollars dans son budget de 2013 pour entamer les premiers travaux de la pose du gazoduc, avait déclaré à Addis Abeba le président Goodluck Jonathan au cours d'un sommet des chefs d'Etats africains. Les contraintes financières de NNPC ont bloqué le développement de ce projet, convoité également par le géant russe Gazprom qui a ouvert en 2011 des négociations préliminaires pour y participer à l'investissement. Depuis, les discussions n'ont pas progressé. Si le projet "figure au centre des intérêts" du Nigeria, son développement dépendra essentiellement des paramètres financiers de NNPC, avait déclaré fin 2011 à l'APS, la ministre Nigériane du pétrole, Mme Dieziani Allison-Maduek. Mais selon des analystes industriels interviewés vendredi par l'agence américaine Platts, le retard dans le blocage du TSGP est en partie du au retard dans l'adoption de la nouvelle loi pétrolière au Nigeria qui a mis au point mort tous les projets gaziers et pétroliers du pays. Le Nigeria détient les septièmes plus importantes réserves gazières au monde, estimées à environ 185 milliards de pieds cubes.