Le Nigéria a de nouveau invité le géant russe, Gazprom, à participer à la construction du TSGP (Transsaharian Gas Pipeline), gazoduc reliant l'Afrique à l'europe en passant par l'Algérie. "La partie nigériane s'est montrée intéressée par l'éventuelle participation de Gazprom au projet de construction du gazoduc transsaharien", est-il indiqué dans un communiqué de presse de Gazprom consacré à une rencontre du P-DG de Gazprom, Alexeï Miller, avec le directeur exécutif de la Société nationale pétrolière du Nigéria (NNPC), Mohamed Barkindo, dans le cadre du Forum économique international de Saint-Pétersbourg. Il y a un an, le 6 juin 2008, une délégation nigériane avait déjà proposé à Gazprom de participer au projet. Il faut savoir, que le géant gazier russe, Gazprom, tout comme Total, a affiché un intérêt tout particulier au projet du gazoduc Trans saharian Gas Pipeline (TSGP) devant relier le Nigeria à l'Europe via le Niger et l'Algérie. "Nous avons ici l'opportunité d'offrir certaines solutions que nous avons mises au point. Nous avons de l'expérience dans la gestion de tels projets à large échelle", a indiqué Vladimir Ilyanin, directeur de Gazprom au Nigeria, au cours d'une conférence à Abuja. Le responsable russe a toutefois ajouté que les prix du gaz devraient être plus élevés que les niveaux actuels pour que le projet de gazoduc transaharien soit viable. Le chef de Total au Nigeria, Guy Maurice, a également déclaré que son groupe était intéressé par ce projet. Aussi, le P-DG d'Ente Nazionale Idrocarburi (ENI), Paolo Scaroni, a exprimé son "intérêt" pour le gazoduc devant relier le Nigeria à l'Europe via l'Algérie. "Ce projet piloté par la Sonatrach et la Nigerian National Petroleun corporation (NNPC) nous intéresse d'autant plus que nos équipes possèdent la technologie de transport à haute pression nécessaire au développement de ce gazoduc", a-t-il confié dans un entretien publié récemment dans l'hebdomadaire "Jeune Afrique". Il faut savoir que ce projet est considéré comme stratégique non seulement pour l'Afrique mais aussi pour l'Europe. Dans ce sens, Ferran Tarradellas Espuny, porte-parole du commissaire à l'Energie, Andris Piebalgs a récemment indiqué que l'UE "est intéressée par le projet (...) Le nombre de fournisseurs est limité et la demande mondiale augmente, le développement de nouvelles infrastructures est donc important pour l'Europe". "Notre demande en gaz devrait croître de 1,7% par an et la production domestique décline. Jusqu'à 85% du gaz en Europe pourrait être importé d'ici 2030, contre 50% en 2000", résume-t-il. Le TSGP sera d'un appoint considérable aux besoins énergétiques de l'UE, dont la dépendance en gaz sera de 85% en 2030, en raison de la croissance de la demande (1,9% par an jusqu'en 2020 au moins), et le déclin de la production interne de l'Europe. L'Europe importera 330 milliards de m3 de gaz en 2010 (pour une consommation de 536 milliards de m 3), ce qui nécessitera des investissements importants en matière d'infrastructures de transport, de stations de compression et de terminaux. La réalisation du TSGP, ce qui nécessitant un investissement de 13 milliards de dollars, est classée comme "projet prioritaire" dans le programme du Nepad, eu égard à ses retombées économiques dans les pays de transit et leur voisinage. En effet, le centre et le nord nigérians, comme le Grand Sud algérien, régions dépourvues d'infrastructures gazières, bénéficieront grâce au TSGP de l'approvisionnement en gaz, tandis que le Niger, pays de transit, et les pays limitrophes tels que le Mali et le Burkina Faso, pourront tirer profit de la proximité de cette source d'énergie. L'ouvrage doit être mis en service en 2015. Pour rappel, le mémorandum d'entente portant réalisation de ce projet a été signé entre Sonatrach et Nigerian national petroleum corporation (NNPC) en janvier 2002. Sonatrach et NNPC ont confié la réalisation de l'étude de faisabilité du projet à la société britannique Penspen/IPA. Les résultats de l'étude ont confirmé la faisabilité du projet. Notons que le ministre de l'Energie et des Mines, M. Chakib Khelil, a indiqué samedi au cours du forum de l'ENTV, que toutes les difficultés en rapport avec le projet ont été applanies et qu'un accord pour la réalisation du projet devrait très prochainement être signé.