L'armée française et des éléments de l'armée tchadienne poursuivaient hier dans l'extrême nord-est du Mali leur action contre les groupes armés qui s'y sont repliés après leur fuite des grandes villes de Gao, Tombouctou et Kidal. La zone de Tessalit, à 200 km au nord de Kidal, a été la cible, dans la nuit de samedi à dimanche, «d'importantes frappes aériennes», selon le porte-parole de l'armée française, le colonel Thierry Burkhard. Il a précisé que ces bombardements visaient «des dépôts logistiques et des centres d'entraînement des groupes armés liés à Al-Qaïda». Parallèlement à l'opération militaire en cours, la France insiste sur la nécessité «d'un rétablissement d'institutions démocratique issues d'élections et la mise en place d'une politique de développement, en particulier pour les régions du Nord». Le ministre français chargé du Développement, Pascal Canfin, a annoncé hier, dans ce contexte, la reprise progressive de l'aide publique au développement pour le Mali, gelée depuis le coup d'Etat militaire du 22 mars 2012. Il a souligné que l'UE a également décidé de reprendre son aide pour un montant déjà annoncé de 500 millions d'euros. Comme nous l'avions annoncé dans notre édition du 1er février, Mohamed Moussa Ag Mouhamed, le numéro trois d'Ançar Eddine, a bien été enlevé dans la ville malienne El Khalil, à 4 kilomètres du tracé frontalier avec l'Algérie, et 14 kilomètres de la ville algérienne Bordj Badji Mokhtar. Cette information divulguée par une source locale a été confirmée, hier, par une source de sécurité malienne ainsi que par un fonctionnaire au gouvernorat de Kidal, Abdoulaye Touré. «Il a été arrêté à In Hallil, près de la frontière algérienne par un groupe arme allié. Il est en route pour Kidal», a t-il précisé sans fournir de plus amples détails. Les sources n'ont pas précisé qui avait arrêté Mohamed Moussa. D'autres sources ont affirmé qu'un membre du Mujao, Oumeini Ould Baba Akhmed, qui serait responsable de l'enlèvement d'un otage français et qui occupait Gao, avait également été arrêté. Elles n'ont cependant pas précisé qui avait procédé à ces arrestations, mais les regards se tournent vers le MNLA qui a indiqué, hier, être l'auteur de cette capture. Ibrahim Ag Assaleh, un porte-parole du MNLA, a déclaré que son groupe avait «poursuivi un convoi islamiste près de la frontière et avait arrêté deux hommes avant-hier» (samedi, ndlr). Hier, nous n'avions pas encore eu de confirmation quant aux auteurs de cette capture. Une force de maintien de la paix sous l'autorité de l'ONU Le vice-président américain en visite en France, hier, a réitéré le soutien de son pays à l'opération militaire menée au Mali. Il a ajouté qu'il est «important que nous collaborions pour aider les pays participants à mettre sur pied rapidement la Mission de soutien africaine (Misma)». En outre, Paris et Washington ont convenu de la nécessité de mettre en place aussi rapidement que possible au Mali une force de maintien de la paix placée sous l'autorité de l'ONU. Toutefois, Washington reste ferme sur sa position : il n'y aura pas d'intervention militaire américaine directe sur le sol malien. Par ailleurs, la Mission internationale de soutien au Mali a confirmé hier, à la chaîne française BFMTV, qu'une opération franco-africaine visant à libérer les otages serait en cours de préparation. Selon des experts, les forces spéciales (FS) françaises se redéploient dans le massif des Ifoghas pour y traquer les groupes armés qui y détiennent probablement sept otages français.