Un Saoudien, considéré comme le plus ancien prisonnier du royaume, a été exécuté mardi après avoir passé près de 30 ans dans le couloir de la mort, dans l'espoir d'obtenir le pardon de la famille de sa victime. Selon l'agence officielle SPA, "Abdallah ben Fandi Al-Chammari a été exécuté à Haël (640 km au nord de Ryad)". Chammari avait été emprisonné en 1983 pour avoir tué à coups de bâton sur la tête un homme avec lequel il était en conflit, Moojab ben Mohamed Al-Rachidi. Il était alors âgé de 23 ans. Après un procès qui a traîné pendant cinq ans, le tribunal avait conclu qu'il s'agissait d'un homicide involontaire. Il avait été libéré et condamné à payer le "prix du sang" à la famille de la victime. Mais la joie de Chammari, qui s'est marié à sa sortie de prison, a été de courte durée: il a de nouveau été arrêté et rejugé à la demande de la famille de sa victime. Condamné à mort, il a dû attendre, conformément à la loi en Arabie saoudite, que tous les fils de la victime atteignent la majorité pour que la famille décide d'accorder ou non son pardon. La famille de Rachidi a insisté pour que Chammari soit exécuté, mais la décapitation a été reportée à plusieurs reprises, en raison d'un vaste mouvement de solidarité avec le prisonnier. Sa décapitation porte à dix le nombre d'exécutions dans le royaume depuis le début de l'année. Le viol, le meurtre, l'apostasie, le vol à main armée et le trafic de drogue sont passibles de la peine capitale en Arabie saoudite, qui applique de manière stricte la charia (loi islamique).