Le New York Times a gagné de l'argent l'an dernier, après une perte en 2011, en tirant pour la première fois davantage de revenus avec ses lecteurs, par la vente des journaux papier et des abonnements en ligne, qu'avec la publicité, selon des résultats publiés jeudi. "Nous avons vu une poursuite de la forte croissance de nos abonnements numériques de même que des revenus en hausse pour notre large base de journaux en circulation. En fait, pour la première fois de notre histoire, les revenus tirés de la diffusion (des publications) ont dépassé ceux de la publicité", a commenté le directeur général du groupe, Mark Thompson, dans un communiqué. Le groupe de médias y voit notamment l'effet de sa stratégie de développement des abonnements payants sur internet: il en comptait 668.000 fin décembre, soit 13% de plus que trois mois plus tôt. Pour l'ancien directeur général de la BBC, nommé à la tête du New York Times en août dernier, "la volonté affichée de nos lecteurs ici et dans le monde entier de payer pour un journalisme de grande qualité (...) sera la pierre angulaire de la stratégie de croissance, que nous développons actuellement et à propos de laquelle j'aurais beaucoup à dire plus tard cette année". M. Thompson a cependant reconnu que "par contraste, l'environnement publicitaire reste difficile". Les recettes publicitaires ont reculé de 5,9% sur l'ensemble de l'année, à 898 millions de dollars, et de 3,1% à 280 millions au quatrième trimestre. Les recettes tirées des abonnements (y compris en ligne) et des ventes au numéro ont en revanche augmenté de 10,4% sur l'année à 953 millions de dollars, et de 16,1% au dernier trimestre à 258 millions. Au final, le groupe a dépassé les attentes l'an dernier et réussi à dégager un bénéfice net de 133 millions de dollars, contre une perte de 40 millions en 2011. Au quatrième trimestre, son bénéfice a été triplé à 177 millions. Son chiffre d'affaires total a progressé sur l'année de 1,9% à 2 milliards de dollars, et au quatrième trimestre de 5,2% à 576 millions. Pour le trimestre en cours, le groupe dit s'attendre à "des tendances similaires" à celles du quatrième trimestre en termes de publicité. Il vise en revanche une croissance autour de 5% de ses revenus tirés de ses lecteurs, grâce aux abonnements en ligne mais aussi à une augmentation du prix au numéro de son titre vedette, le quotidien New York Times. Les investisseurs ont salué ces résultats à la Bourse New York, où l'action du groupe était en hausse mercredi. Le groupe comprend des journaux, des chaînes de télévisions et des radios ainsi que des sites internet. Alors que la presse écrite est confrontée à un environnement difficile avec l'essor d'internet, l'ancien directeur et PDG du New York Times Arthur Sulzberger, décédé le 29 septembre, avait estimé qu'une entreprise de presse devait pouvoir gagner de l'argent pour garder une "voix forte et indépendante". Son titre phare, le quotidien New York Times, a annoncé début décembre l'ouverture d'un guichet départ pour 30 personnes à la rédaction pour réduire ses coûts. Le journal a développé ses activités sur internet et supprimé des emplois ces dernières années. Sa rédaction compte actuellement 1.150 personnes, un nombre équivalent à celui de 2003.