Le cours de l'arabica a sombré cette semaine sous la barre des 200 cents la livre, au plus bas depuis novembre 2000, plombé par l'abondance de l'offre, tandis que le cacao rebondissait, la baisse des récoltes en Afrique de l'Ouest suscitant toujours l'inquiétude du marché. Cacao Après deux semaines de chute, durant lesquelles les investisseurs digéraient la mise en place d'un nouveau système de vente officiel des fèves en Côte d'Ivoire, les prix du cacao ont rebondi vigoureusement, regagnant jusqu'à près de 10% sur l'ensemble de la semaine. "Les cours sont tirés vers le haut par les craintes de récoltes médiocres en Afrique de l'Ouest, qui incitent les investisseurs à se positionner à l'achat", et ce "malgré le niveau très élevé des stocks mondiaux, au plus haut depuis 5 ans", a expliqué Carsten Fritsch, analyste de Commerzbank. La production en Côte d'Ivoire (35% de l'offre mondiale de cacao) est sévèrement pénalisée depuis le début de l'année par l'harmattan, un vent chaud et sec soufflant du Sahara. Selon des estimations de la revue spécialisée Public Ledger, le volume de fèves arrivant dans les ports ivoiriens entre le 6 et le 12 février a atteint environ 20'000 tonnes, soit une dégringolade de 60% par rapport au volume enregistré l'an dernier sur la même période. Depuis le début de la saison en octobre, le volume total de cacao arrivé dans les ports du pays a reculé de 4% par rapport à l'année précédente. Cette semaine, sur le Liffe de Londres, la tonne de cacao pour livraison en mai valait 1508 livres contre 1433 livres la semaine précédente vers la même heure pour le contrat de mars. Sur le NYBoT-ICE américain, le contrat pour livraison en mai valait 2355 dollars la tonne contre 2199 dollars sept jours auparavant pour le contrat de mars. Café Le prix de l'arabica a creusé ses pertes, pour sombrer jeudi jusqu'à 197,80 cents la livre, son plus bas niveau depuis début novembre 2010. Il a abandonné quelque 15% depuis mi-janvier. "Il est évident que le marché est pénalisé par la perspective d'une bonne récolte au Brésil (premier pays exportateur de café) à partir d'avril, cette saison étant caractérisée par un rendement élevé au sein du cycle biennal de la production caféière", a commenté Carsten Fritsch. De son côté, le robusta coté à Londres résistait, à son plus haut niveau depuis deux mois, soutenu par un net ralentissement des exportations de robusta en provenance du Vietnam (2e pays producteur), où les agriculteurs retiennent leur récolte pour faire remonter les prix de vente pratiqués localement. Cependant, "étant donné que le marché mondial du café va recevoir les très fortes productions du Brésil et de l'Indonésie, et que la croissance de la consommation mondiale devrait rester limitée, les risques pour les cours du café sont plutôt à la baisse", ont averti les experts de la Société Générale. Sur le Liffe de Londres, la tonne de robusta pour livraison en mai valait 2008 dollars cette semaine contre 1973 dollars la semaine précédente vers la même heure pour le contrat de mars. Sur le NYBoT-ICE à New York, la livre d'arabica pour livraison en mai cotait 202,20 cents contre 215,85 cents la semaine précédente. Sucre Les cours du sucre ont fléchi, pénalisés par un renchérissement du dollar face à un euro sous pression (qui rendait moins attractifs les achats de matières premières libellés dans la monnaie américaine), mais aussi par les "inquiétudes sur l'abondance de l'offre à court terme", a souligné Nick Penney, analyste du courtier Sucden. L'offre de sucre est notamment grossie par une hausse des exportations de l'Inde, deuxième producteur mondial. Sur le Liffe de Londres, la tonne de sucre blanc pour livraison en mai valait 628 dollars cette semaine contre 650,30 dollars la semaine précédente à la même heure pour le contrat de mars. Sur le NYBoT-ICE américain, la livre de sucre brut pour livraison en mai cotait 23,80 cents contre 24,31 cents, une semaine plus tôt pour le contrat de mars.