Les islamistes dissidents du Mouvement Islamique de l'Azawad (MIA) ont "fermement condamné" samedi les mandats d'arrêts lancés par Bamako contre ses responsables, accusés de "terrorisme" et "sédition", réaffirmant leur disponibilité à dialoguer pour une "solution politique". "Le Mouvement Islamique de l'Azawad a appris sans surprise le mandat d'arrêt lancé contre Alghabass Ag Intalla et Bilal Ag Acherif et nous en prenons acte", a déclaré le MIA dans un communiqué. Alghabass Ag Intalla est le responsable du MIA et Bilal Ag Acherif le secrétaire général du Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA, rébellion touareg). Ces deux mouvements affirment contrôler la ville de Kidal, à 1.500 km au nord-est de Bamako, où des soldats français et tchadiens sont aussi déployés. "Le Mali affiche ainsi sa détermination à piéger la solution politique tant prônée par la communauté internationale. Nous disons que cette attitude est une marque d'ingratitude vis-à-vis de son sauveur la France qui s'est fait le devoir de régler le problème malien dans sa globalité par une intervention militaire mais aussi par la voie du dialogue politique", a jugé le MIA. "Nous condamnons fermement cette décision des autorités maliennes (...). Bien sûr, nous continuons à privilégier le dialogue et la négociation mais encore faut-il avoir quelqu'un avec qui négocier", a souligné le mouvement. Le parquet de Bamako a rendu publics vendredi soir 26 mandats d'arrêts contre les chefs du MNLA, du MIA et des groupes islamistes armés Ansar Dine (Défenseurs de l'islam), Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) et Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest (Mujao), accusés notamment de "terrorisme" et de "sédition". Alghabass Ag Intalla, issu d'une des grandes familles touareg de la région de Kidal, figure parmi les personnes citées comme appartenant à Ansar Dine. Mais depuis le 24 janvier, il dirige le Mouvement islamique de l'Azawad (MIA, l'Azawad étant le nom que les Touareg donnent au Nord du Mali). MIA et MNLA affirment contrôler Kidal, dans l'extrême nord-est malien. La France a reconnu que les soldats français avaient à Kidal "des relations fonctionnelles avec le MNLA". La rébellion touareg du MNLA avait lancé l'offensive dans le Nord du Mali en janvier 2012, avant d'en être ensuite totalement évincée par ses anciens alliés islamistes liés à Al-Qaïda, qui ont multiplié les exactions.