Des mandats d'arrêt ont été lancés contre les chefs de la rébellion touareg du MNLA et des groupes islamistes armés Ansar Dine, Aqmi et Mujao, accusés notamment de "terrorisme" et de "sédition", a annoncé vendredi soir le parquet de Bamako. "Des poursuites ont été engagées contre plusieurs responsables des mouvements criminels suivants: MNLA (Mouvement national de libération de l'Azawad, rébellion touareg), Ansar Dine (islamiste), Mujao (Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest), des narco-trafiquants, et tous font l'objet de mandats d'arrêt à exécuter tant sur le plan national qu'international", a indiqué le procureur général près la Cour d'appel de Bamako, Daniel Tessogué, dans un communiqué lu à la télévision publique ORTM. "Les faits qui leur sont reprochés sont, entre autres: terrorisme, sédition, crimes portant atteinte à la sécurité intérieure de l'Etat, à l'intégrité du territoire national par la guerre, l'emploi illégal de la force armée, la dévastation et le pillage publics, crimes et délits à caractère racial, régionaliste et religieux, trafic international de drogue", a-t-il ajouté. Parmi les personnes poursuivies, figurent notamment Bilal Ag Achérif (secrétaire général du MNLA), Iyad Ag Ghaly (chef d'Ansar Dine), Oumar Ould Hamaha et Sidi Mohamed Ould Boumama dit Senda Ould Boumama (membres d'Al-Qaïda au Maghreb islamique, Aqmi), Chérif Ould Attaher dit Chérif Ould Tahar (Mujao, et "aussi narco-trafiquant" selon le communiqué). D'après l'ORTM, il y a au total "pour un début, 26 personnes recherchées", qui sont "essentiellement du MNLA, d'Ansar Dine et du Mujao". Alghabasse Ag Intalla, issu d'une des grandes familles touareg de la région de Kidal (Nord), figure parmi les personnes citées comme appartenant à Ansar Dine. Mais depuis le 24 janvier, il dirige le Mouvement islamique de l'Azawad (MIA, l'Azawad étant le nom que les Touareg donnent au Nord du Mali). Ce groupe dissident d'Ansar Dine contrôle avec le MNLA la ville de Kidal, dans l'extrême nord-est malien, à 1.500 km de Bamako. La France a reconnu que les soldats français avaient à Kidal "des relations fonctionnelles avec le MNLA". La rébellion touareg du MNLA avait lancé l'offensive dans le Nord du Mali en janvier 2012, avant d'en être ensuite totalement évincée par ses anciens alliés islamistes liés à Al-Qaïda. Le procureur précise que "la Cour pénale internationale" (CPI) a "déjà été saisie de crimes contre l'humanité, des crimes de guerre", sans plus de détails. Le procureur de la CPI avait annoncé le 16 janvier avoir ouvert une enquête sur des crimes de guerre présumés commis par divers "groupes armés" depuis janvier 2012 au Mali.