La grève des travailleurs de l'Entreprise nationale de fabrication des appareils électroménagers (Eniem) de Oued Aïssi, à 10 km à l'est de Tizi Ouzou, se poursuit et boucle sa troisième semaine. Le géant de l'électroménager vit une situation de pourrissement qui n'augure aucune sortie de crise sans des réponses positives à toutes les revendications exprimées par les travailleurs de l'entreprise. Ces derniers, décidés à continuer leur mouvement de protestation, déclarent que la reprise du travail ne se fera qu'après le départ de la section syndicale de l'unité. Pour exprimer leur rejet de l'actuelle section, les grévistes ont tous remis leurs cartes d'adhérent au cours de la semaine dernière, et demandent l'organisation d'élections anticipées afin de renouveler la composante de cette dernière. Ils soulignent aussi la non représentativité des membres actuels auxquels ils reprochent la non prise de position lors des conflits comme lors de la grève de 2010. Pour sa part, l'Union locale de l'Ugta s'est contentée, pour le moment, de «geler les activités de cette section». Bien qu'un engagement ferme de la part de la direction de l'usine concernant les revendications socioprofessionnelles ait été obtenu, cela n'a pas désamorcé cette crise aux multiples facteurs. Entre-temps, et pour rappel, plus de 2387 travailleurs ont entamé un mouvement de protestation le 23 janvier dernier. Depuis, le complexe perd près de 20 millions de dinars par jour.