Le complexe de l'industrie de l'électroménager, Eniem, était toujours paralysé hier par le mouvement de grève enclenché depuis mercredi dernier par les travailleurs qui disent être déterminés à poursuivre leur mouvement jusqu'à la prise en charge effective de leurs revendications. “L'administration a annoncé qu'elle comptait mettre en place des commissions au sein desquelles figureront les partenaires sociaux pour se pencher sur les revendications des travailleurs, mais ceci est loin de convaincre les travailleurs qui, eux, exigent plutôt des mesures concrètes", nous a expliqué un des membres du collectif initiateur de ce mouvement de grève. Notre interlocuteur rappelle que plus de 2 000 travailleurs que compte cette entreprise publique réclament notamment le calcul de la prime de nuisance par pourcentage, et non pas sur la base de points, l'application de la prime de rendement collectif puisque, précise-t-il, “l'entreprise ne cesse de réaliser des bénéfices mais qui ne profitent guère aux travailleurs". La plus importante revendication formulée par les travailleurs de l'Eniem reste bien évidemment la revalorisation des salaires, explique le même représentant des travailleurs grévistes. “Il est inconcevable que même après que l'entreprise eut réussi à se refaire une santé financière et même à réaliser des résultats positifs, des travailleurs sur le point de partir en retraite sont classés encore à la catégorie 5 ou 8", dit notre interlocuteur, qui estime qu'“une telle situation ne fait que garantir aux travailleurs une misère pour le restant de leur vie". D'où alors, expliquent plusieurs travailleurs, une telle détermination à aller jusqu'au bout pour arracher une amélioration de leur situation sociale. Selon des sources proches de l'administration, le président-directeur général de l'entreprise se trouve à l'étranger d'où alors le blocage du dialogue entre les travailleurs et l'administration. Selon notre source, même la présence du directeur n'aurait rien changé vu l'impossibilité de procéder à une revalorisation des salaires avant la finalisation du bilan 2012 qui est prévu pour mars prochain. De leur côté, les travailleurs qui disent comprendre une telle situation expliquent que leur objectif est d'arracher un engagement formel. Pour rappel, tout au début de ce mouvement, la section syndicale UGTA a tenté de désamorcer la crise, mais en vain. Désavouée lors des mouvements de grève qui avaient déjà paralysé cette entreprise durant l'année dernière, l'UGTA a encore échoué dans sa tentative de déjouer un conflit social qui risque d'engendrer d'importantes pertes à l'entreprise. S L