Les travailleurs de l'Entreprise publique de l'industrie de l'électroménager de Oued Aïssi, Eniem, ne décolèrent toujours pas au 3e jour de la grève enclenchée initialement sur la base de revendications socioprofessionnelles, mais qui n'a pas tardé à prendre d'autres tournures. En effet, durant la première journée de la grève, dimanche dernier, les travailleurs avaient appelé à un rassemblement d'une heure seulement pour, d'un côté, exiger la prise en charge de certaines revendications encore non satisfaites et de l'autre côté, exprimer leur mécontentement au sujet de l'élection du comité de participation de l'entreprise. Mais, selon les travailleurs, au moment de la reprise du service à 9h, le portail menant vers les ateliers a été fermé par l'administration jusqu'à l'heure de la fin du travail. Le lendemain matin, alors que le personnel s'apprêtait à rejoindre son poste, 11 travailleurs ont été appelés à la loge de sécurité pour se voir notifier des décisions de suspension. Ce qui a immédiatement mis de l'huile sur le feu. tous les travailleurs se sont mobilisés pour dénoncer la réaction des responsables de l'entreprise. Un rassemblement fut alors improvisé devant l'administration durant toute la journée du lundi. Il a encore été reconduit hier, en paralysant ainsi, pour le troisième jour consécutif, tout le complexe Eniem qui commençait à peine à respirer sur le plan financier après l'effacement de sa dette de 16 milliards de dinars. Devant la pression des travailleurs, les responsables de l'entreprise avaient lancé un appel au dialogue, hier dans l'après-midi. Un dialogue auquel les travailleurs ont répondu par leur participation, à travers leurs représentants, à une réunion avec le directeur des ressources humaines. Les travailleurs exigent l'annulation pure et simple des sanctions prises à l'encontre de leurs 11 collègues et l'arrêt des intimidations répétées contre l'ensemble du personnel de l'entreprise. À 17h, les négociations se poursuivaient toujours entre les responsables de l'entreprise et les travailleurs, qui espéraient que des solutions soient trouvées pour éviter la poursuite de la grève. Cependant, les travailleurs qui attendaient dehors n'ont pas cessé de crier à la dissolution de la section UGTA de l'entreprise.