Le président tchadien Idriss Déby a appelé à la «solidarité» avec le Mali, en guerre contre des groupes islamistes armés, à l'ouverture d'un sommet extraordinaire de la Communauté des Etats sahélo-sahariens (CEN-SAD) hier à N'Djamena. «Je voudrais saisir l'occasion pour demander à la CEN-SAD d'exprimer sa solidarité et son soutien au Mali et aux nouvelles autorités de transition en République centrafricaine», a déclaré Idriss Déby Itno à l'ouverture des travaux de la CEN-SAD, qui devraient se focaliser sur la crise malienne et la sécurité dans l'espace sahélo-saharien. Dix chefs d'Etat ont participé à ce sommet extraordinaire, parmi lesquels le président malien Dioncounda Traoré, l'Ivoirien Alassane Ouattara, le Burkinabè Blaise Compaoré ou encore le Soudanais Omar El Béchir. «Le cas malien doit nous interpeller tous et nous inciter à accélérer les mesures qui s'imposent pour l'avenir, c'est-à-dire l'activation des forces africaines en attente dont il faudra sans doute revoir le statut en attendant d'imaginer un mécanisme plus efficace», a indiqué le président tchadien. En ce sens, il a «invité l'ensemble des membres de la CEN-SAD, épicentre de cette tragédie, à réfléchir aux moyens de prévenir et éventuellement de régler ce genre de drame». Il est prévu au cours de ce sommet «une résolution de la CEN-SAD sur la crise malienne» ainsi qu'une «déclaration sur l'aspect sécuritaire dans l'espace sahélo-saharien», avait indiqué un diplomate sous couvert d'anonymat. Le conflit au Mali, la crise qui a conduit à la formation d'un gouvernement d'union nationale avec les rebelles du Séléka en Centrafrique, et les menaces terroristes qui pèsent sur plusieurs pays de la région incitent aujourd'hui les pays sahélo-sahariens à parler d'une même voix sur les questions sécuritaires. La CEN-SAD a été créée en Libye le 4 février 1998 à l'initiative de l'ancien guide Mouammar Kadhafi, aujourd'hui décédé, et regroupe 28 pays.