Des cellules du système immunitaire, normalement chargées de la lutte contre les agressions microbiennes, sont impliquées dans la maladie de Parkinson, car en s'infiltrant dans le cerveau, elles se transforment en «tueuses de neurones», selon des chercheurs français. Ces travaux constituent une piste de recherche pour développer de nouvelles stratégies thérapeutiques aux effets secondaires limités, estiment les chercheurs. «De manière surprenante, nous avons observé récemment qu'une population particulière de globules blancs circulant dans le sang, les lymphocytes T, était présente en grand nombre dans le cerveau, à l'autopsie, des patients atteints de la maladie de Parkinson. Ces cellules, qui sont essentielles aux défenses immunitaires et sont normalement exclues du cerveau, pourraient ainsi contribuer à l'inflammation cérébrale au cours de la maladie de Parkinson», commentent les chercheurs Etienne Hirsch et Stéphane Hunot de l'université Pierre et Marie Curie (Paris). Leurs travaux, publiés dans la revue Journal of Clinical Investigation, montrent que ces cellules immunitaires (des lymphocytes T auxiliaires ou CD4+), normalement chargées de lutter contre les microbes, pénètrent dans le cerveau des malades et y tuent des neurones. Chez des souris atteintes de Parkinson, les chercheurs ont observé une «très nette amélioration de la maladie» chez les animaux dépourvus de ces cellules CD4+. Une fois le rôle de ces cellules tueuses établi, les chercheurs ont voulu comprendre comment elles s'y prenaient pour tuer les cellules nerveuses. Ils ont ainsi montré que les globules blancs infiltrés dans le cerveau utilisent une molécule, dénommée «FasL», pour aboutir au suicide de la cellule nerveuse. Leur intervention génère aussi des inflammations délétères au niveau des cellules de soutien et nourricières du système nerveux environnantes. Empêcher ces cellules du système immunitaire de pénétrer dans le cerveau pourrait ralentir l'évolution de la maladie, suggèrent ces travaux.