Le secteur de la Fonction publique sera paralysé pendant trois jours à partir d'aujourd'hui à l'appel du Syndicat national des personnels de l'administration publique (Snapap), qui a décidé d'aller au bout du bras de fer qui l'oppose aux pouvoirs publics en mettant sur la table une plateforme de revendications de pas moins de 20 points. «La grève de demain (aujourd'hui ndlr) est maintenue dans la forme et dans les normes», nous a déclaré hier le chargé de communication du Snapap, Hadj Saïd Abderrahmane, puisque une éventuelle invitation au dialogue de la part des pouvoirs publics n'est pas parvenue au syndicat à la date d'hier. Ainsi, le Snapap promet une paralysie totale du secteur de la Fonction publique à partir de ce matin et ce, pour une durée de trois jours. Trente-six secteurs de la Fonction publique, entre autres les administrations de tous les ministères, les établissements scolaires, les hôpitaux et autres structures sanitaires, les communes… seront à l'arrêt. Le Snapap sort ses griffes et compte faire une belle démonstration de force. «Nous allons montrer notre poids aux autorités», confie par ailleurs le chargé de communication du syndicat. Pour rappel, une plateforme de revendications de 20 points défendant notamment les intérêts des corps communs, des ouvriers professionnels, des appariteurs, chauffeurs et agents de sécurité a été déposée par le syndicat. Il s'agit, entre autres, de la révision du décret relatif au statut particulier des corps communs de la Fonction publique ainsi que celui des ouvriers professionnels, chauffeurs et agents de sécurité, l'amendement du régime indemnitaire des deux catégories de travailleurs, l'intégration des 300 000 travailleurs contractuels, la promotion automatique, la valorisation des DEUA, l'octroi d'une prime de fin de service aux retraités à raison d'un mois de salaire pour une année d'exercice et la révision du congé de maternité… Le Snapap, qui compte plus de 830 000 adhérents, exige la révision des décrets exécutifs 04-08 et 05-08 portant statut particulier des corps communs et des ouvriers professionnels. Cette loi promulguée en 2008 n'a fait que dégrader les conditions socioprofessionnelles de cette catégorie en la privant de ses droits à la promotion et une classification en fonction des qualificatifs scientifiques et de l'expérience professionnelle. Cette «exclusion» les a privés de la revalorisation de leurs salaires à l'instar de tous les travailleurs. Le Snapap réclame aussi l'augmentation de la prime de rendement à 40%, l'intégration de quelque 300 000 contractuels et la régularisation de la situation d'environ 600 000 jeunes exerçant dans le cadre du dispositif du préemploi. Cette instance revendique également la promotion automatique des fonctionnaires ayant 10 ans d'expérience et plus, et la classification des diplômés universitaires (DEUA) à l'échelle 11 au lieu de 10 avec leur droit à la promotion. D'autres points non moins importants ont été également soulevés, dont la révision du congé de maternité et les pensions de retraites.