Les peines à perpétuité prononcées par le tribunal militaire marocain à l'encontre de militants des droits de l'homme sahraouis ont suscité des condamnations et de vives réactions. Le Front Polisario, Amnesty International, le Parti communiste français et le Comité algérien de solidarité avec le peuple sahraoui ont dénoncé avec fermeté le verdict rendu par la justice militaire marocaine. «Le secrétariat national condamne et stigmatise au nom du peuple sahraoui le jugement de civils sahraouis y compris des militants pour les droits de l'homme devant un tribunal militaire», a précisé, hier, un communiqué sanctionnant la réunion d'urgence du secrétariat national du Front Polisario tenue sous la présidence de Mohamed Abdelaziz. Le secrétariat national a dénoncé ce procès «illégal», qualifiant les peines prononcées de «nouvelles violations commises par l'Etat marocain depuis son occupation illégale du Sahara occidental le 31 octobre 1975». Il a également estimé que ce procès représente un acte provocateur et un coup porté aux efforts de l'ONU en faveur d'une «solution urgente et juste au conflit du Sahara occidental». De son côté, l'ambassadeur sahraoui à Alger, Brahim Ghali, a critiqué le verdict «arbitraire», estimant qu'il est la preuve de l'échec «de la politique d'occupation et de l'imminence de la victoire» du peuple sahraoui. «Ce verdict arbitraire», allant de 20 ans de prison à perpétuité est la preuve irréfutable de «l'échec de la politique marocaine et de l'imminence de la victoire» du peuple sahraoui, a indiqué l'ambassadeur sahraoui dans une communication téléphonique avec l'APS. Consternation Le Comité national algérien de solidarité avec le peuple sahraoui (CNASPS) a dénoncé dimanche soir, dans un communiqué, le verdict prononcé par le Tribunal militaire de Rabat le qualifiant «d'injuste». «Les membres du CNASPS dénoncent ce procès injuste qui est fait à des Sahraouis pacifiques qui n'ont fait que revendiquer leur droit imprescriptible à l'autodétermination, droit qui leur est reconnu par toute la communauté internationale», lit-on dans ce communiqué. Pour sa part, le directeur d'Amnesty International pour le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord, Philip Luther, a indiqué dimanche que le procès des 24 militants sahraouis condamnés par un tribunal militaire marocain «ne répondait pas aux normes internationalement reconnues d'un procès équitable». «Les prisonniers politiques sahraouis sont arbitrairement accusés d'atteinte à la sûreté intérieure de l'Etat, la formation d'un groupe criminel et d'attaque de fonctionnaires dans l'exercice de leurs fonctions régulières», a ajouté M. Luther. Le Parti communiste français (PCF) a dénoncé également ce procès «consternant» et «injuste» fustigeant la comparution de militants politiques civils devant une juridiction d'exception.