Décidément, le problème des oppositions à l'implantation de centres d'enfouissement technique (CET) n'en finissent pas à Tizi Ouzou. Aucune localité ne veut voir sur son territoire un projet du genre. Jeudi dernier, c'était au tour des villageois de la commune de Mizrana de monter au créneau pour s'opposer à l'implantation d'un CET au sein de la forêt de cette commune maritime, située à 30 km au nord-ouest de Tizi Ouzou. Plus d'une centaine de personnes ont cadenassé les entrées du siège de la daïra de la ville de Tigzirt. Ils ont accroché plusieurs banderoles afin de dénoncer la réalisation de ce CET. Ils déplorent la déforestation de plus de 18 hectares environ pour l'implantation de ce centre. L'entame des travaux a provoqué l'ire des villageois. Au début de la semaine passée, les travaux ont été lancés avec l'ouverture d'une piste de 3,5 km au cœur de cette forêt. Une forêt dont l'existence est menacée. Les protestataires, qui ne comptent pas rester les bras croisés en usant de tous le moyens légaux pour faire annuler ce projet ou le délocaliser, dénoncent ce qu'ils qualifient «de crime écologique». Notons que ce même projet a été prévu au niveau du village El Kelaâ de la commune de Tigzirt, où les habitants ne voulaient non plus rien entendre. Ils ont même empêché de force l'entame des travaux. Plusieurs actions de protestation ont été organisées l'année passée. L'administration locale a fini par céder en délocalisant le projet vers la forêt de Mizrana. Mais voilà, même ceux de la localité voisine de Mizrana s'opposent farouchement et ne jurent que sur la délocalisation de ce CET. «Notre commune est déshéritée. Nous sommes abandonnés à notre sort depuis des années et durant la décennie noire. L'Etat nous a oubliés. Je ne me souviens pas que notre commune ait bénéficié par le passé d'un projet pour le développement et voilà que les autorités enfoncent le clou pour nous envoyer toutes les ordures de la Kabylie ! C'est inadmissible. Ce n'est pas notre problème s'ils ne trouvent pas où le réaliser», fulmine un vieux du village Mazer. «La solution idoine, c'est de procéder aux systèmes de recyclage. Des pays sous-développés ont réussi dans cette expérience. Notre pays a largement les moyens d'investir dans ce créneau», propose comme solution un autre protestataire. Notons que d'autres projets similaires de réalisation de CET, à Boubhir, dans la commune d'Illoula Oumalou, et Boulahlou, dans celle de Fréha, connaissent aussi des oppositions. Par contre, la prolifération des décharges sauvages à Tizi Ouzou ne cesse de prendre des proportions alarmantes. Pas moins de 1800 décharges sauvages sont éparpillées à travers les villages de la wilaya.