De plus en plus, les wilayas du sud du pays captent l'intérêt du gouvernement. C'est probablement dans ce cadre qu'il faut inscrire le remaniement partiel intervenu dans le corps des walis auquel a procédé le chef de l'Etat, Abdelaziz Bouteflika. Un remaniement à travers lequel on s'aperçoit aisément que la majorité des wilayas concernées sont celles du Sud et pas des moindres, puisqu'il s'agit de Ouargla, Tamanrasset, Illizi et Tindouf qui constituent certes des pôles d'attraction touristiques, mais que l'on peut désigner aussi comme le cœur palpitant de l'économie du pays. Ce remaniement vient couronner les rencontres de concertation sur le développement des régions du Sud. Des regroupements menés tambour battant sous l'égide de Dahou Ould Kablia, ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales. Il s'agit de trois regroupements dont le premier s'est tenu à Adrar, le second à Ghardaïa et le dernier à Illizi, qui ont vu la participation des notables – auxquels on reconnaît une certaine autorité sur les populations locales –, d'opérateurs économiques et de représentants de la société civile. Ces trois rencontres, dont la dernière s'est tenue à la fin du mois de février, obéissent toutes à la même logique, celle d'insuffler une nouvelle dynamique à la relance économique, à même de répondre aux aspirations de la population du sud du pays. Les walis fraîchement désignés seront-ils à la hauteur d'une telle mission ? Il s'agit de Bouguerra Ali, l'ex-wali de Bouira muté à Ouargla, Zergoune Slimane, wali délégué de Baraki (Alger) qui se voit promu à la tête de la wilaya de Tindouf, jusque-là gérée par Chater Abdelhakim qui devient le nouveau wali de Tamanrasset, et enfin le député Madhoui, nommé wali d'Illizi. Une mission difficile mais pas impossible Ces nouveaux représentants de l'Etat dans les wilayas du sud du pays seront confrontés, selon nombre d'observateurs, à une mission qui n'est pas de tout repos. Ils seront sans doute tenus à une obligation de résultat, compte tenu de la volonté de promouvoir la région du Sud, maintes fois affichée par les hautes autorités, comme véritable nécessité de l'heure. Ils auront également à garantir la stabilité sociale en réunissant prioritairement les conditions liées à la création de postes d'emploi pour éviter la colère «cyclique» de ceux qu'on désigne «chômeurs du Sud». Aussi, du fait que leur nomination est intervenue suite aux rencontres de concertation portant sur le développement du Sud, les nouveaux walis d'Illizi, de Tamanrasset, de Ouargla et de Tindouf auront à charge de traduire les recommandations de ces rencontres en dynamique économique bien palpable. Chose qui ne pourrait se consacrer sans la mise en place d'un plan de sécurité optimale, à même de parer au risque d'attentats terroristes de l'ampleur de celui qui a ciblé le site de Tiguentourine, ainsi que les résidus de la guerre au nord du Mali. Mission difficile donc pour ces nouveaux walis, toutefois ces derniers seront certainement soutenus dans leur action par le concours sans réserve de l'Exécutif qui ne date pas d'aujourd'hui. Preuve en est, la cagnotte de 122 milliards DA représentant le coût des investissements engagés dans les wilayas du Sud durant la période s'étalant de 1999 à 2012, comme a tenu à le rappeler Dahou Ould Kablia, lors de son dernier déplacement à Illizi. 9 wilayas et 13 commis de l'Etat concernés Entre fin de fonctions, mutations et nouvelles nominations, le mouvement dans le corps des walis a concerné en tout et pour tout neuf wilayas du pays, qui sont Sidi Bel Abbès, Saïda, Bouira, El Oued, El Bayadh, Ouargla, Tamanrasset, Tindouf et Illizi. Treize (13) commis de l'Etat sont également concernés par ce remaniement, où l'on retient la nomination de Hattab Mohamed, SG de la wilaya d'Alger, en qualité de wali de Sidi Bel Abbès et Sendid Mohamed Mounib, chargé d'études auprès du Premier ministre, désigné wali d'El Oued. Le remaniement décidé par Bouteflika a certifié par contre la fin de mission de Fehim Yahia, wali de Sidi Bel Abbes, admis à la retraite, tandis que Alaili Maâmar, wali d'El Oued, Boubekeur, de Saïda et Abderrahmane Semmoudi Salim d'El Bayadh sont appelés à d'autres fonctions. S'agissant des mutations, elles ont concerné Bouguerra Ali, wali de Bouira muté à Ouargla, Meziane Saïd, wali de Tamanrasset muté à Saïda, Maskri Nacer, wali de Ouargla muté à Bouira, Khelfi Mohamed Laïd, wali d'Illizi muté à El Bayadh et enfin Chater Abdelhakim, wali de Tindouf muté à Tamanrasset.