Présent dans le Top 8 de la Ligue des champions, le Paris SG a atteint l'un de ses objectifs et a quelques arguments pour rêver d'aller plus loin, ce qui pourrait le libérer en championnat où il fait trop souvent preuve de suffisance pour lâcher la concurrence. "On est dans les 8 meilleurs clubs d'Europe, c'était notre objectif", a ainsi soufflé le président du club Nasser Al-Khelaifi après le nul crispant (1-1) en 8e de finale retour contre Valence mercredi (victoire 2-1 à l'aller). En arrachant son premier ticket pour les quarts de C1 depuis 1995, Paris est désormais très loin du climat de crise qui l'entourait début décembre et avait failli emporter le duo Ancelotti-Leonardo. Mais le richissime PSG est tellement taillé pour dominer la Ligue 1 que le boomerang pourrait lui revenir en pleine face s'il ne conserve pas sa première place actuelle en fin de saison! La Ligue des Champions est venue une nouvelle fois à point nommé pour rallumer le feu sacré après la nouvelle déroute nationale samedi à Reims (1-0) à moins que, comme l'a rappelé "Leo" en Champagne, ce ne soit justement la C1 qui détourne l'attention d'un groupe attiré par la lumière. Mais en atteignant l'un de ses objectifs, le PSG est à un tournant de sa saison et peut s'en trouver décomplexé. Sur la scène européenne, a-t-il toutefois les moyens de décrocher dès cette saison la Coupe aux grandes oreilles? Le bémol de Mathieu Prudent et malin, Ancelotti a botté en touche... mais aussi joué des coudes pour accoler le nom du PSG à celui des grands d'Europe. "Je ne sais pas si on peut aller en finale. Depuis le début, on dit qu'on ne sait pas ce qu'on peut faire mais jusque-là on a très bien fait. C'est vrai qu'on a quelquefois été critiqué à raison mais l'équipe a très bien bossé. On est très heureux car il n'y a que quatre équipes en Europe, le Bayern, la Juventus, Porto et le PSG qui peuvent tout jouer", s'est félicité l'entraîneur du PSG. Même si l'épouvantail bavarois semble au-dessus du lot, rien ne semble cependant impossible à un PSG dans un bon jour, ce qui est souvent le cas en C1, où il n'a perdu qu'un match cette saison (1-0 en poule à Porto) et n'a encaissé que cinq buts en huit rencontres. Et si mercredi, les Parisiens ont joué avec le frein à main face aux Valencians, c'est aussi parce qu'ils avaient gagné à l'aller en Espagne (2-1). Pourtant, Jérémy Mathieu, leur adversaire d'un soir, a déjà dessiné leurs limites actuelles: "Si les Parisiens veulent aller plus loin dans cette épreuve, ils vont devoir montrer un autre visage et davantage prendre le jeu à leur compte. Ils sont clairement en dessous d'équipes comme le Real et le Barça". Paris, historiquement à l'aise contre Espagnols et Allemands, aime en effet les équipes qui font le jeu... car cela lui permet de procéder en contre. C'est ainsi qu'il avait piégé Valence le 12 février... et qu'il a récidivé au Parc mercredi. Mais si l'ordre des matches avait été inversé, l'affaire aurait pu être toute autre. Avec un effectif riche, Paris a au moins profité de ce duel pour montrer qu'il avait une colonne vertébrale solide. Thiago Silva et Salvatore Sirigu règnent en effet sur l'une des meilleures défense continentales à ce niveau. Au milieu, Blaise Matuidi est, selon Ancelotti, "l'un des meilleurs en Europe en ce moment". Et devant, alors qu'Ibrahimovic était suspendu et pourrait encore manquer le quart de finale aller, Lavezzi fait feu de tout bois avec cinq buts. Ca peut suffire pour voyager encore un peu surtout si le tirage continue d'épargner le PSG le 15 mars. "Ce quart de finale est déjà une très belle étape. On ne met pas la charrue avant les bœufs, mais on aura notre carte à jouer", prévient Christophe Jallet.