C'est le retour du patron: Thiago Silva revient dans la défense centrale du Paris SG après deux mois d'absence, mercredi contre Valence en 8e de finale retour de la Ligue des champions (2-1 à l'aller), un gage de solidité et de stabilité à point nommé au moment où le club tangue. Il tangue, mais ne coule pas, pour reprendre la devise de la capitale, puisque le PSG est toujours leader du championnat français (avec deux points d'avance sur le 2e, Lyon) et qu'il a remporté deux "clasicos" de suite contre Marseille, en championnat puis en Coupe de France (2-0 à chaque fois). Mais ses deux défaites consécutives à l'extérieur face à des clubs luttant pour le maintien, Sochaux (3-2) puis Reims samedi (1-0), ont quelque peu flouté le tableau limpide qui se dessinait en 2013. Un trouble saupoudré d'arrogance. "On a peut-être une équipe faite pour l'Europe, basée sur le talent, la qualité de passes", a estimé Leonardo, le directeur sportif. Une manière de dire que Paris était désormais trop grand pour les petits matches de province, des propos balançant entre la maladresse et le paravent destiné à protéger les joueurs. Bref, un élan général qui rencontre des vents contraires. Et Thiago Silva, prévu en conférence de presse mardi, apparaît à 28 ans comme le capitaine qui va reprendre la barre et réinsuffler de la sérénité à l'effectif. Il devrait naturellement récupérer son brassard, porté par des joueurs différents lors des quatre derniers matches (Matuidi, Jallet, Ménez et Armand). Le Brésilien était sorti blessé le 11 janvier contre Ajaccio (0-0), victime d'une lésion du biceps fémoral gauche, et son indisponibilité avait dans un premier temps été estimée à "au minimum trois semaines". Au-dessus de la mêlée Apte pour le match de samedi, il avait été ménagé. "Physiquement, il a récupéré de sa blessure, mais je ne sais pas si c'est nécessaire de prendre un risque", avait avancé son entraîneur Carlo Ancelotti vendredi, en prévision de la réception de Valence. Sur les dix derniers matches, disputés sans le Brésilien, le PSG a encaissé sept buts, contre trois lors des dix dernières rencontres jouées avec lui. Les autres arrières centraux (Sakho, Alex, Camara voire Armand) n'ont pas forcément démérité en son absence, mais "le meilleur défenseur du monde", selon son président Nasser El Khelaïfi, se situe au-dessus de la mêlée. Présence dans les duels, agressivité sans excès, anticipation et lecture du jeu, rapidité d'exécution, propreté dans la relance, jeu aérien, et quelques buts en prime (3 toutes compétitions confondues): le "Monstre", son surnom au Brésil, possède la panoplie complète du défenseur moderne et a séduit le foot français. Le capitaine de la Seleçao n'était pourtant pas venu dans les meilleures conditions. Il avait d'abord dû repousser son arrivée pour cause de JO (défaite en finale) et soigner une blessure contractée mi-août en sélection, puis avait montré un enthousiasme modéré à sa signature à Paris et une nostalgie appuyée de Milan, avant d'assurer qu'il préférait évoluer avec Alex plutôt que Sakho (propos démentis par la suite)... Naïveté? Des atermoiements balayés en tout cas par le haut niveau affiché à chacun de ses matches. Et sur lequel Paris comptera pour écarter Valence et s'aventurer un peu plus de la cour des grands.