Les représentants des comités de village de la localité de Béni Douala, 20 km au sud de Tizi Ouzou, sont revenus encore hier à la charge. Les membres de comités de plus d'une douzaine de villages ont tenu un rassemblement devant le siège de la wilaya durant toute la journée d'hier. Ils réclamaient la libération d'Ali Laceuk, âgé de 24 ans, originaire du village Thala Khellil, qui n'a pas donné signe de vie depuis le 23 février dernier. Une délégation a rencontré le wali de Tizi Ouzou. Le premier magistrat de la wilaya les a orientés vers le chef de la Sûreté de wilaya. «Le chef de sûreté de wilaya nous a rencontrés. Nous avons eu une discussion franche avec lui. Nous avons exigé une autre audition de l'accusé, mais il nous a signifié que les décisions du procureur sont indiscutables», nous dira le frère de la victime que nous avons contacté à ce sujet. Notre interlocuteur nous a indiqué que d'après les dires du chef de la Sûreté de wilaya, l'enquête se poursuit concernant la disparition mystérieuse, le 23 février dernier, du jeune Ali Laceuk. Les comités de village de la localité de Béni Douala, qui se sont constitués en coordination, comptent intensifier les mouvements de protestation afin de sensibiliser les ravisseurs à libérer la victime, en plus d'exhorter les chargés de l'enquête de prendre le dossier au sérieux. La mise en liberté d'un suspect, arrêté dès les premiers jours de la disparition d'Ali Laceuk, n'est pas du goût de la famille de la victime ni des membres de la coordination des villages de Béni Douala. Ils estiment que c'est le suspect qui a appelé Ali Laceuk pour la dernière fois et était le dernier à l'avoir rencontré. Pour la famille de la victime, la thèse de l'enlèvement n'est plus à démontrer. Elle persiste et signe qu'il s'agit d'un kidnapping. Après presque trois semaines de la disparition d'Ali Laceul, plusieurs actions de protestation ont été organisées par les comités de villages de Béni Douala. «Les villageois ne veulent pas lâcher prise tant que leur enfant est entre les mains de ses ravisseurs», nous dira un habitant de la région de Béni Douala, qui a mis en relief l'atmosphère d'insécurité qui règne depuis des années au niveau de leur région. Un rassemblement a été empêché par les services de sécurité la semaine passée. La marche populaire à laquelle ont appelé les comités de village jeudi dernier au chef-lieu communal a eu un large écho. Plus de 2000 personnes ont répondu à l'appel de la coordination.