La problématique du recrutement dans le sud du pays est «sérieuse». Rien qu'en 2012, plus de 4000 recrutements «illégaux» ont été enregistrés dans les wilayas de Laghouat, Illizi et Ouargla, a révélé, hier, Fodil Zaïdi, directeur général de l'emploi et de l'insertion au ministère du Travail, qui a annoncé également des sanctions «administratives» à l'encontre des contrevenants. Sur les infractions relevées par les services de l'Inspection du travail au niveau de ces trois wilayas, «un peu plus de 4000 recrutements illégaux ont été enregistrés et 97% des recrutés proviennent d'autres wilayas», a indiqué M. Zaïdi à la Chaîne III de la Radio nationale.» Et ce ne sont là que les infractions relevées par l'Inspection du travail», précise-t-il. Pour cela, des mesures «prévues par la loi vont être prises», annonce M. Zaïdi. «Pour veiller au respect de la loi, une commission interministérielle a été mise en place», a-t-il indiqué. Celle-ci «se réunira au moins une fois par mois», a expliqué le responsable du ministère. «Elle prendra des mesures administratives à l'encontre des contrevenants qui auraient failli ou n'auraient pas respecté les termes de l'instruction du Premier ministre», souligne-t-il avant d'ajouter qu'«il y a des amendes pour chaque recrutement hors cadre légal». L'invité de la Chaîne III expliquera, dans la foulée, qu'en majorité, «ce sont les sociétés pétrolières qui sont concernées» par ce qu'il qualifie de recrutements illégaux, c'est-à-dire qui ne sont pas passés par l'Agence nationale de l'emploi (Anem). «Il y a aussi des sociétés de prestation de services», ajoute-t-il. Alors que beaucoup de privés se mettent de la partie et investissent dans le créneau juteux du recrutement, Fodil Zaïdi dira qu'«il n'y a pas officiellement des sociétés privées de placement des travailleurs». «Elles existent sous des codifications du registre du commerce qui porte sur des activités de prestation de services, mais en réalité, certaines d'entre elles s'adonnent à des placements de travailleurs», a-t-il précisé. Celles-ci (les sociétés de prestations de services), explique-t-il, «sous couvert de prestations de services, recourent à des placements». Le directeur central mettra en exergue «le rôle de l'Inspection du travail «qui va être déterminant ainsi que celui des services du ministère du Commerce» pour déceler ce maquillage de placements de travailleurs». «Le rôle de la commission intersectorielle le sera également», a-t-il dit. Les récentes mesures prises par le gouvernement s'inscrivent, selon lui, «dans la continuité de la visite qu'a effectuée dernièrement Sellal dans la wilaya de Ouargla» qui a débouché sur un certain nombre de décisions qui se sont traduites par une instruction qui aborde bien sûr «la question du recrutement». Pour l'invité de la radio, toutes les offres d'emploi des entreprises doivent passer par les agences Anem, localement compétentes et «donner la priorité dans ces recrutements à la main-d'œuvre locale». Tout recrutement hors wilaya, précise la même voix, «doit faire objet d'une dérogation exceptionnelle du wali sur rapport motivé de l'employeur et après l'avis de l'Awem (Agence de wilaya de l'emploi)». Le directeur de l'emploi au niveau du ministère évoquera par ailleurs plusieurs autres points relatifs notamment à la «disparité» des salaires entre Sonatrach et les sociétés de sous-traitance, la question des grilles de salaires relevant, selon lui, du droit conventionnel, la formation pour adapter les demandeurs d'emploi aux besoins des entreprises et la diversification des activités au niveau des régions du Sud.