Débat n Les conférenciers qui sont intervenus lors de cette rencontre, ont voulu faire prendre conscience de la notion de «risques psychosociaux» qui prend en compte la «souffrance au travail» «La psychopathologie du travail : du stress au harcèlement professionnel» est le thème du onzième congrès de psychiatrie, organisé jeudi, par le CHU Nedir-Mohamed et l'EHS Fernane-Hanafi de Tizi Ouzou. Dans son allocution d'ouverture, le Pr Ziri, psychiatre et DG du CHU Nedir-Mohamed, dira que «les changements fondamentaux dus au développement des processus et des technologies nouvelles ont souvent été analysés au regard des bénéfices économiques qu'ils procurent aux entreprises dans un marché mondialisé, au détriment de la santé physique et psychique». Selon l'intervenant, le congrès s'inscrit dans la stratégie de promotion de la santé mentale et l'amélioration de l'environnement professionnel. Les conférenciers qui sont intervenus lors de cette rencontre, ont donc voulu faire prendre conscience de la notion de «risques psychosociaux» qui prend en compte, explique le Pr Ziri, la «souffrance au travail» sous ses différents aspects, dont le stress, l'épuisement professionnel, la violence physique et verbale, le harcèlement sexuel et moral, les conduites addictives et les risques suicidaires. Le Dr Benakila, qui a intitulé sa communication «Stress, fatigue et dépression au travail», a cité le cas d'une infirmière âgé de 38 ans et mère de 4 enfants, qui se retrouve contrainte, faute d'effectif, à assurer des gardes de jour et de nuit. Un rythme de travail épuisant auquel s'ajoutent les corvées quotidiennes (faire les courses, s'occuper de ses enfants, de sa maison...) Cette femme présentera des signes de fatigue, de morosité, tristesse, oublis, refuge au lit et recours aux arrêts de travail. Ces derniers, souligne un participant, représentent un coût économique qui, jusque-là n'a pas fait l'objet d'une évaluation. Le Pr Kacha, qui a abordé le harcèlement sexuel et moral au travail, fera remarquer la difficulté de définir ces deux concepts, notamment le harcèlement moral, à cause d'un vide juridique. Quant au harcèlement sexuel, la plupart des victimes ne s'en plaignent pas, par peur de représailles et du regard des autres (famille, mari, collègues....) Le Dr Ziri nous dira lors d'un point de presse, qu'il n'existe pas de statistiques concernant le stress ou le harcèlement, qui reste un sujet tabou.