Actes Djurdjura Psy est une revue scientifique sur la santé mentale (psychiatrie et schizophrénie notamment), qui a été élaborée et éditée par un groupe d'éminents professeurs et spécialistes en médecine mentale exerçant dans des hôpitaux algériens ou étrangers. Thérapeutiques à plus d'un titre, notamment pour les parents de malades et leurs médecins, les numéros 01 et 02 de Actes Djurdjura Psy, confectionnés en papier glacé de qualité, avec couverture en couleur, sont publiés sous la direction du professeur A. Ziri, chef de service au CHU Mohamed-Nedir, et de l'EHS (Etablissement hospitalier spécialisé) Hanafi-Fernane de Tizi Ouzou. Dans le premier numéro, l'éditorial du professeur Ziri, directeur de la publication, traitait de “l'historique et perspectives d'avenir de la politique de la santé mentale en Kabylie”. Il y faisait déjà une présentation et un constat succincts, notamment sur l'EHS Fernane-Hanafi (Oued Aïssi) et le CHU Nedir-Mohamed. Le Pr Ziri fera particulièrement remarquer qu' “il n'existe pas, pour le moment, une véritable politique de coordination entre ces deux structures pour la prise en charge de la santé mentale, notamment sur des problèmes essentiels constitués par l'absence d'un hôpital de jour pour la prise en charge des patients qui ne nécessitent plus d'être à plein temps en milieu hospitalier”. L'éditorialiste relèvera la nécessité de créer un centre de santé mentale et de consultation externe ayant pour rôle des traitements ambulatoires et surtout d'exercer une prévention. Dans cette optique, la création d'un service de pédopsychiatrie doté d'un personnel qualifié et la réorganisation des soins psychiatriques en milieu carcéral sont nécessaires. Pour le Pr Ziri, “nous disposons des outils essentiels permettant l'hospitalisation dans des conditions toujours perfectibles des malades mentaux qui le nécessitent, mais nous devons promouvoir simultanément une politique aussi ambitieuse et dispersée sur le territoire des quatre wilayas” (du centre). Une douzaine d'autres thèmes traitant de ces maladies ont été également développés par d'autres spécialistes en psychiatrie (algériens et étrangers) dans le n° 01, élaboré sur une quarantaine de pages. Dans le n° 02 de Actes Djurdjura Psy, conçu et imprimé par Azur Tizi Ouzou, on trouve une diversité de thèmes présentés par des professeurs et médecins de renom. Leurs communications relatent parfois des cas dramatiques et d'autres fois encore d'émouvantes histoires de malades mentaux. “Suffit-il de délirer pour être schizophrène ?”, “L'enfance face à la mort”, “La prise en charge psychosociale d'un schizophrène”, “Schizophrénie : point de vue des neurosciences”, “Ethique et déontologie du médecin expert”, sont, entre autres, des points de vue signés ou cosignés par d'éminents professeurs en psychiatrie. Par ailleurs, et dans le même contexte, l'association Yasmine, renfermant des parents et des amis de malades mentaux (APAMM), vient de publier, elle aussi, le numéro 01 de sa revue psychosociale, intitulée Mentalités. Cette revue ouvre notamment sur la réussite du grandiose projet de la “ferme thérapeutique et éducative”, lancé au profit des malades mentaux. D'une superficie de 5 hectares, le terrain agricole mis à la disposition de l'association par un de ses membres, pour abriter cette ferme, est situé au lieudit Oumellil, dans la commune d'Aït Oumalou (à 20 km au sud-est de Tizi Ouzou). À noter, par ailleurs, que la plupart des grands villages de la wilaya de Tizi Ouzou, à l'instar d'autres cités urbaines d'Algérie, comptent de nombreux malades mentaux, y compris des femmes. Certains d'entre eux se confondent parmi de multiples mendiants, d'autres – comme ces derniers d'ailleurs – sont souvent récupérés le soir par leurs familles, alors que d'autres encore errent jour et nuit, exposés à divers dangers.