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L'Alliance de l'Algérie verte souhaite l'élargissement des mesures aux autres wilayas Elle estime que les revendications des gens du Sud sont «politiques»
«Tout est politique». Les revendications des gens du Sud aussi. Les réduire au strict volet social «est une lourde erreur», considère l'Alliance de l'Algérie verte (AAV) qui a saisi l'occasion de son premier anniversaire pour exiger l'élargissement des dernières mesures prises par le gouvernement «à toutes les wilayas du pays» au risque de voir la situation déjà tendue empirer. Ce constat a été fait hier par les trois leaders de l'AAV qui se sont succédé à la tribune d'une des salles de conférences de l'hôtel Safir (Alger) où a eu lieu la rencontre au cours de laquelle la présidence de l'Alliance, qui était aux mains du MSP, est passée à Ennahda. «Nous demandons la généralisation des mesures prises en faveur des populations du Sud à l'ensemble des wilayas du pays pour qu'il y ait une politique nationale globale et équilibrée», écrivent les responsables des trois partis (Bouguerra Soltani, Djahid Younsi et Fateh Rebaï) dans un communiqué rendu public hier, à l'issue de la rencontre. Pour l'AAV, ces mesures «ne doivent pas constituer des réponses conjoncturelles à une pression sociale». Elles doivent surtout constituer «un processus pour la consécration de la justice et l'égalité des chances, l'organisation du marché du travail, caractérisée par une anarchie, et le bénéfice pour tous de l'embellie financière pour libérer notre économie nationale de sa dépendance aux hydrocarbures», note encore l'AAV pour qui «la mise en place d'une nouvelle politique (…) qui devrait assainir les appareils intervenant dans l'emploi et la libération des bureaux de main-d'œuvre de l'hégémonie de certains» est un impératif. Bouguerra Soltani qui intervenait à l'ouverture des travaux de la rencontre mettra en garde contre de telles «pratiques» susceptibles, selon lui, d'exacerber la tension sociale et entretenir le sentiment d'inégalité. La décision du gouvernement va même, selon lui, à l'encontre de l'article 29 de la Constitution qui consacre l'égalité des citoyens devant la loi. «La leçon de Ouargla est claire, les jeunes sont matures et demandent désormais l'égalité des chances et l'équité. Ceux qui disent que les revendications des jeunes ne sont pas «politiques» se trompent lourdement, selon Soltani, sinon comment expliquer que l'emploi demeure un axe majeur de tout gouvernement ou élu ?», s'est-t-il interrogé, affirmant toutefois qu'il faut distinguer entre la récupération partisane et la question politique. «Tout est politique», répondra pour sa part Djahid Younsi fraîchement plébiscité à la tête d'El Islah qui fera remarquer que toute appartenance partisane est aujourd'hui assimilée à un «crime», alors que Rebaï qualifie de dangereux «cette politique de discrimination», une politique qu'adopte l'Etat, selon lui, pour «acheter la paix sociale». C'est dangereux pour lui dans la mesure où «les jeunes ont compris que tout s'arrache avec la force». Les leaders de l'AAV parlent d'un échec «total» du gouvernement auquel il est demandé de l'assumer tout comme il est «exigé du pouvoir de traiter sérieusement le phénomène de la corruption qu'il ne s'agit pas seulement de dénoncer.» «Il faut mettre à nu les réseaux qui œuvrent à 'casser' l'économie nationale et ternir l'image de l'Algérie en libérant la justice» et en consacrant une politique de lutte «par tous les moyens légaux». Abordant le volet réformes politiques qui nécessite un «bilan global», l'AAV appelle les parties siégeant dans l'Exécutif à afficher leurs orientations quant à la révision de la Constitution. Celle de l'AAV est claire. Il faut un système parlementaire et «les élections de 2014 qui constituent un enjeu majeur pour tout le pays doivent donner un président capable de diriger le pays et de mener une guerre contre la corruption…», martèlera Soltani. Enfin, les leaders de l'AAV réitèrent leur attachement à leur alliance dont les portes sont demeurées ouvertes «à la mouvance et au projet islamistes», comme le souhaite Rebaï.