Trois partis islamistes estiment que les textes portant sur les réformes politiques doivent être revus. Les chef de partis membres de l'Alliance de l'Algérie verte ont organisé hier, une conférence de presse à Alger sur le projet de révision constitutionnelle. Ils estiment que ce projet doit être consensuel. C'est le message adressé aux autorités. Ces dernières sont coupables, selon eux, «d'avoir renversé le processus de révision et ont mis la charrue avant les boeufs». Ce constat concerne toutes les réformes politiques initiées en 2011. Actuellement, ces partis islamistes soupçonnent «une mise en scène en vue de préparer un quatrième mandat présidentiel à travers des amendements mineurs qui seront apportés à la Constitution». L'amendement de la Constitution est «tributaire d'une deuxième lecture des textes des réformes complètement dévoyés», souligne Hamlaoui Akouchi. L'amendement du texte de la loi fondamentale «passe d'abord par la mise en place d'un gouvernement d'unité nationale, la révision de la loi électorale et la loi sur les partis», font savoir les partis islamistes. «Il faut qu'il y ait des débats autour des amendements à apporter à la Constitution», dira le président du MSP, Bouguerra Soltani. Dans ce contexte, l'AAV appelle l'ensemble des partis, toutes obédiences confondues à l'exception du FLN et du RND et d'autres partis dits de l'administration, à se rassembler pour réhabiliter l'action politique en Algérie et constituer une force de proposition et de pression pour assainir la scène politique et se défendre contre la corruption politique. En fait, les élections locales du 29 novembre dernier sont qualifiées de «deuxième épisode du vaudeville électoral entamé depuis les législatives du 10 mai dernier». Bouguerra Soltani, Hamlaoui Akouchi et Fateh Rebaï refusent de dévoiler le nombre d'APC et d'APW qu'ont pu acquérir jusqu'ici leurs partis respectifs. Ils rappellent qu'ils ont pris part à cette compétition pour rendre espoir au peuple algérien et continuer le militantisme. «Le pouvoir est seul responsable de la détérioration totale affectant la scène politique à travers l'adoption de lois scélérates et sur mesure, ainsi que la fraude généralisée», a indiqué le secrétaire général d'Ennahda, Fateh Rebaï. La corruption politique s'est installée à tous les niveaux et la monopolisation de la scène politique est instaurée par des orientations et les coups de force venant du sommet de l'Etat», dira le chef de file de l'AAV, Bouguerra Soltani. La demande introduite par les députés de l'Alliance de l'Algérie verte pour la création d'une commission d'enquête parlementaire sur la fraude aux élections législatives du 10 mai 2012, a été rejetée par le bureau de l'APN. Celui-ci, selon M.Rebaï, a fait obligation de motiver leur demande de preuves concrètes. Cet argument est complètement «inacceptable», dira l'un des députés, en l'occurrence Fateh Rebaï. Car poursuit-il, «si nous avions des preuves sur la fraude, nous nous serions adressés directement à la justice!» Même si, ajoute-t-il «les conclusions de la Cnisel, constituent une pièce suffisante pour que la justice s'autosaisisse». Par ailleurs, le président de l'APN, Larbi Ould Khelifa a renvoyé les députés de l'AAV au chapitre de la Constitution consacré à l'institution de commission d'enquête. Ainsi, il leur a rappelé que l'article 161 de la Constitution stipule que «chacune des deux chambres du Parlement peut instituer à tout moment des commissions d'enquête» à condition que celles-ci traitent «des affaires d'intérêt général ou d'une question fondamentale pour la société algérienne». Or, de par «l'interprétation, forcément arbitraire du président de l'APN, la question de la fraude électorale ne pouvait être que secondaire et ne pouvait être fondamentale pour le peuple algérien», commente M.Rebaï. A travers le bilan de sa participation aux élections locales, l'Alliance de l'Algérie verte (AAV), qui se dit représenter seulement une partie du courant islamiste, se considère comme «la troisième force politique malgré la fraude».