Le retard enregistré dans la formation du nouveau gouvernement agace les trois partis islamistes de l'Alliance de l'Algérie verte (AAV), en l'occurrence le MSP, le Mouvement Islah et En Nahdha. Les dirigeants de ces trois formations, respectivement Bouguerra Soltani, Hamlaoui Akkouchi et Fateh Rébaï s'interrogent sur ce retard et interpelle: «Où est le nouveau gouvernement?» Ces trois responsables, qui ont intervenu, hier lors d'une journée d'étude sur la fonction parlementaire au siège du MSP, ont estimé anormal le fait que le nouveau gouvernement n'est pas encore formé 50 jours après les élections législatives du 10 mai dernier. Le secrétaire général d'El Islah, Hamlaoui Akkouchi, a rappelé qu'après des élections législatives, le gouvernement doit logiquement changer. Stigmatisant le pouvoir algérien, l'orateur a dénoncé le fait que les responsables ne peuvent même pas former un gouvernement alors que «toutes les conditions de l'explosion sont réunies». Le secrétaire général d'En Nahdha était plus virulent dans ses critiques. Pour lui, ce n'est qu'en Algérie que des élections législatives n'ont créé aucune dynamique politique, provoquant la paralysie du gouvernement, de l'APN et débouchant sur une crise politique. M.Rébaï estime que le gouvernement actuel n'est pas qualifié pour organiser des élections locales propres et honnêtes. Le président du MSP a abondé dans le même sens. «Après toute élection, le gouvernement change. Or, après les législatives, le gouvernement est paralysé, les affaires du pays suspendues et le front social choqué», a-t-il souligné. Bouguerra Soltani ajoutera qu'«on a besoin de savoir ce qui se passe». Les trois responsables de l'AAV ont également abordé la question relative à la révision de la Constitution par l'actuelle Assemblée. Selon eux, cette Assemblée constituée de députés cooptés n'est pas crédible ni légitime pour une telle responsabilité. Les élections législatives qui devaient donner lieu à une assemblée dont la principale tâche sera de réviser le texte fondamental du pays, se sont transformées en mascarade électorale. Le président du MSP a conclu que «ce qui est censé être une fête de la démocratie est devenu une crise». Pour sortir de cette crise, les partis de l'Alliance de l'Algérie verte plaident pour une politique de consensus entre les différentes tendances politiques du pays. A souligner que cette journée d'étude s'est déroulée en l'absence de Amar Ghoul, député de l'Alliance.