Depuis quelques années, la contrefaçon connaît un «essor» fulgurant dans notre pays. Les produits cosmétiques, les médicaments, les pièces détachées automobiles, les produits électroménagers, les effets vestimentaires, les jouets et même les produits alimentaires sont les plus touchés par ce phénomène face auquel nos services des douanes déplorent le manque de moyens pour une lutte efficace. Ce qui est lamentable, c'est que ces produits, nocifs pour la santé, se vendent non seulement dans le marché parallèle, mais aussi dans des magasins et en vitrine au niveau des grandes et des petites villes. Attiré par le prix généralement bas, le client n'hésite pas à opter pour ces produits, plutôt que pour des articles authentiques, surtout que le pouvoir d'achat est de plus en plus faible. Le préjudice économique est important pour l'Algérie. Selon une étude menée par le Groupe de protection des marques (GPM) en Algérie, la contrefaçon fait perdre à l'économie algérienne chaque année plus de 20 milliards de dinars, soit environ 236 millions d'euros, 7000 emplois et 14 milliards de dinars (165 millions d'euros) en recettes fiscales. Outre les produits évoqués, la contrefaçon touche également d'autres produits tels que les CD, les logiciels, les cassettes vidéo, les œuvres audiovisuelles et musicales et même les livres, généralement vendus dans le marché informel. Le taux de contrefaçon en matière de droits d'auteur est estimé à plus de 73%. L'Office national des droits d'auteur (ONDA) avance des chiffres alarmants concernant les pertes causées dans ce secteur. Ainsi, la contrefaçon des phonogrammes et des vidéogrammes en Algérie fait perdre à l'Etat des recettes fiscales de l'ordre de 38 millions DA ainsi que 33 milliards de centimes de TVA. Les produits contrefaits parviennent en grande partie, selon les services des douanes, de Chine, des Emirats arabes unis et de Turquie. Selon certains spécialistes, la contrefaçon a géographiquement les mêmes origines et suit pratiquement le même cheminement de la contrebande, du trafic des stupéfiants, voire du blanchiment d'argent. Signalons que les produits contrefaits ne proviennent pas seulement de l'étranger, ils sont également fabriqués dans notre pays dans des ateliers clandestins. Selon des spécialistes, la mondialisation reste un des facteurs favorisant la contrefaçon en Algérie, qui est devenue huit fois plus rentable que le commerce des stupéfiants.