Comme c'est le cas de tout phénomène touchant tout le monde, la contrefaçon est sur toutes les lèvres. Elle est le sujet de discussion du citoyen lambda et la préoccupation des responsables. Tout un chacun y va de sa propre analyse dans l'espoir d'esquisser au moins une ébauche de solution à ce mal du nouveau millénaire. L'on s'accorde unanimement à dire qu'on est loin malheureusement d'accorder nos violons concernant la riposte idoine à lui apporter. C'est que les intérêts, comme pour tout autre sujet, divergent et les enjeux énormes. D'une part, les pays développés, qui consentent à s'accommoder du phénomène pour peu qu'il les épargne, eux qui déploient pour ce faire tous les efforts pour s'en prémunir, en vain. D'autre part, ceux sous-développés s'en accommodent aussi, mais pour des raisons diamétralement opposées. N'ayant rien à proposer à leurs populations en divers produits, les dirigeants de ces derniers ferment les yeux sur le phénomène, trouvant ainsi leur compte. Ils font ainsi fi des répercussions négatives du phénomène sur leurs économies en termes de pertes sèches en recettes fiscales, postes d'emploi, et surtout se soucient peu du bien-être et de la santé de leurs populations. Un compte que même le simple citoyen trouve du fait que, tarifs défiant toute concurrence aidant, il se moque de la qualité et de l'origine du produit à acquérir, lui le fonctionnaire arrivant laborieusement à boucler ses fins de mois quand il n'est pas chômeur. Il fait ainsi peu de cas des grands risques qu'il encourt en termes de contamination par une quelconque maladie ou d'autres dangers tout aussi pernicieux auxquels il est exposé. Aussi, de par son caractère fortement lucratif, un importateur bien de chez nous n'a-t-il pas sous-traité avec un producteur chinois qui lui a confectionné des pinceaux à peinture conformes à une marque réputée, notamment au centre du pays. Les pinceaux ainsi contrefaits étaient proposés à moitié prix. Un véritable fléau avec lequel tout le monde se retrouve à chaque fois nez à nez, au bout d'une tentative vaine de trouver une issue compatible avec les intérêts de chacun. Des intérêts que l'on croît distincts, alors qu'ils sont en réalité communs à tous. Alors, à quand un remède commun ? Là est la véritable question.