Le Syndicat national des travailleurs de l'éducation (SNTE), par la voix de son secrétaire général Abdelkrim Boudjenah, a appelé hier lors de la cinquième session de son conseil national, à la tenue d'une journée de protestation nationale et d'un sit-in le 16 avril prochain à 10h à l'annexe du ministère de l'Education nationale au Ruisseau, afin de dénoncer le statut particulier qui entrave la carrière des enseignants et fait une distinction entre les trois paliers. Le SG a prévenu que si aucune revendication n'était satisfaite, le syndicat reconduirait ce type d'action. Il a également suggéré la tenue d'un sit-in le 9 avril à 13h mais cette action n'est pas obligatoire et sera adaptée à l'appréciation des membres des bureaux de wilaya. Entre autres revendications, le syndicat réclame la régularisation de la situation professionnelle des enseignants du cycle primaire et secondaire car la loi actuelle lèse près de 60 000 enseignants. «Nous souhaitons l'intégration des enseignants du primaire en tant que professeur des écoles primaires catégorie 11 et ceux du fondamental dans la catégorie 12 en tant que professeur du moyen», a déclaré le SG, regrettant que des enseignants ayant les mêmes missions et soumis au même régime horaire ne perçoivent pas le même salaire. Il a également dénoncé la sous-estimation de l'expérience professionnelle puisque les nouveaux enseignants sont mieux classés et mieux payés que les anciens. Aussi, le syndicat souhaite que la tutelle s'attarde sur le salaire des travailleurs des corps communs dont certains touchent 13 000 DA. En outre, M. Boudjenah a fait savoir que son syndicat a mené une enquête sur terrain afin de déterminer les problèmes qui minent le secteur. Concernant l'aspect pédagogique, il a fait le constat que le cycle primaire ne forme pas convenablement les élèves et que l'école algérienne se dirige vers un avenir incertain puisque «le contenu de la loi d'orientation et les objectifs poursuivis par la tutelle sont en total décalage», a-t-il dit. M. Boudjenah a relevé que la faiblesse du niveau en langues étrangères est due essentiellement à la formation des enseignants, au manque de pédagogie, les programmes mais aussi le désintérêt des élèves pour ces matières. Il a également fait savoir que la violence ne fait que s'accroître et tire la sonnette d'alarme afin que la tutelle se charge de juguler ce phénomène. Le syndicat a énuméré une suite de propositions afin de pallier les difficultés que rencontrent les enseignants. Ainsi, il suggère la prise en charge des revendications socioprofessionnelles telles que l'accès au logement, la réhabilitation du rôle et la prise en considération des propositions des enseignants, l'examen des listings de validation et de promotion, insistant sur l'ancienneté. Il a également recommandé la réactualisation des manuels scolaires afin de les mettre au diapason des nouvelles technologies, l'amélioration des services dans les cantines scolaires et aussi, l'organisation d'excursions et de voyages scolaires afin de permettre aux élèves de parcourir leur pays et de les enrichir de sa diversité. Des difficultés particulières En outre, lors de ce conseil national, des délégués des différentes régions se sont succédés à la tribune afin d'aborder les difficultés particulières auxquelles ils sont confrontés dans leurs wilayas. L'absence de coordination féminine au sein du syndicat qui influe sur la mobilisation de cette catégorie a été soulevée par une assistance en majorité masculine. Un membre de la coordination des adjoints de l'éducation affiliée au SNTE a rappelé que ce corps a annulé le rassemblement qui devait se tenir le 26 mars mais compte organiser un sit-in le 2 avril devant l'annexe du ministère pour réclamer «l'intégration de tous les adjoints à la nouvelle échelle de base de 10, la valorisation de l'expérience professionnelle et celle de tous les niveaux et diplômes scientifiques, de l'expérience des adjoints issus du système d'enseignement». Cette corporation éducative exige également «l'application de la décision qui définit les missions des adjoints de l'éducation prise le 31 mars 2011».