En parlant de cimetières et de tombes, l'on ne peut ne que se remémorer la célèbre réplique de l'illustre Feraoun à son ami Camus. Ce dernier, voulant certainement taquiner l'auteur du sublime Le fils du pauvre, lui dira : «Quand est-ce que vos morts cesseront de manger vos crêpes ?» Référence faite ici à une tradition kabyle en usage encore de nos jours qui fait que le lendemain de l'enterrement d'un mort, des femmes de sa famille se rendent sur sa tombe, emportant avec elles du café, du lait et des crêpes qu'elles prennent sur place et distribuent aux gens de passage. Et la riposte instantanée de notre Feraoun fut cinglante et mémorable : «Le jour où vos morts cesseront de sentir vos fleurs», en référence aux bouquets de fleurs que les Occidentaux déposent sur les tombes de leurs êtres chers. Sacré Feraoun !