La Coupe a ses raisons que la raison ne connaît pas… Ainsi pourrait-on résumer ce fabuleux quart de finale MCA-CSC qui a tenu toutes ses promesses en termes de spectacle riche en couleurs et en sensations. Un quart de finale qui avait tous les apparats d'une finale, car rarement le stade du 5-juillet n'a fait autant le plein à cinq heures du coup d'envoi, comme ce fut le cas ce vendredi. Et si le dernier mot est finalement revenu à l'équipe qui paraissait le moins à l'aise dans la première demi-heure de jeu, cela confirme, en quelque sorte, que les apparences sont souvent trompeuses dans cette Dame Coupe qui ne trahit jamais les siens puisque sur le plan statistiques, les Mouloudéens surclassaient de loin les Sanafirs de Roger Lemerre qui semblaient pourtant dans leur jour. Et les propos de Djamel Menad à la fin du match rejoignaient parfaitement cette logique lorsqu'il déclarait avec émotion : «En Coupe, l'essentiel est de gagner même si on joue mal. La Coupe on ne la joue pas… on la gagne !» Un raisonnement tout à fait logique même s'il savait que son équipe avait quelque peu souffert et fait souffrir son public durant l'entame du match qui laissait présager un long calvaire pour les Mouloudéens dans ce quart de finale : «C'est vrai que le début du match a été très dur pour nous, mais on s'y attendait. On savait que le CSC allait jouer avec trois milieux récupérateurs, deux attaquants et un joueur dans l'entrejeu. J'ai donné des consignes bien précises à mes joueurs dans ce sens et ils les ont appliquées comme il fallait.» Seulement, déjouer les plans de Roger Lemerre ne suffisait pas aux camarades de Karim Ghazi qui devaient également forcer la citadelle constantinoise le plus tôt possible dans ce match. Et ce qui devait arriver arriva puisque l'arrière garde des Sanafirs craqua à la première bavure du gardien Nateche dans les cinq dernières minutes fatales de la première mi-temps. Deux buts avant de rentrer au vestiaire, les hommes de Djamel Menad n'en espéraient sans doute pas tant, comme l'a dit ce buteur héroïque auteur de la deuxième réalisation, Karim Ghazi : «Marquer un deuxième but juste avant la mi-temps c'était formidable pour mon équipe. C'était le meilleur scénario pour nous car notre adversaire est rentré assommé au vestiaire. Nous devions ensuite bien gérer la suite et c'est ce que nous avons fait. «Pour les Mouloudéens, la cerise sur le gâteau était, évidemment, ce troisième but sur penalty de Djallit qui venait enfoncer le clou et démontrer la splendeur inattendue du MCA dans ce match, comme l'a insinué le coach des vert et rouge Djamel Menad après la délivrance : «C'est finalement une très belle qualification car on a vraiment fait le match parfait pour nous qualifier. Je peux dire qu'aujourd'hui nous avons été à la hauteur.» La satisfaction et l'euphorie dans le camp mouloudéen étaient largement partagées par l'impressionnant public qui s'est déplacé vendredi au stade du 5-Juillet et qui a longtemps jubilé dans la capitale après ce billet arraché pour les demi-finales et qui démontrait ainsi tout son poids dans les grandes circonstances comme par exemple celle de la Coupe d'Algérie. On se demande alors, légitimement, qui pourrait résister à ce Mouloudia version Djamel Menad renforcé par ce douzième homme que sont ses supporters dans ce légendaire stade du 5 juillet. Cet impressionnant trois à zéro qui est la plus nette défaite concédée par le CSC cette saison , prouve, si besoin est, qu'il y a quelque chose de mystique entre le Mouloudia et la Coupe d'Algérie.