Yachir : «Ce qui compte, c'est la qualification, peu importe la manière !» Même si le Mouloudia est réputé pour être une équipe de coupe, comme l'attestent les six victoires dans l'épreuve populaire, il faut reconnaître que le vieux club n'a plus fait partie du dernier carré, depuis l'année 2007. En effet, depuis le dernier succès des Vert et Rouge face à l'USMA, le Doyen s'est toujours arrêté au stade des quarts de finale. Eliminés par El Ouenza, le CRB, le CAB, le MCO et le WAT, les camarades de Babouche n'ont jamais su trouver la bonne formule afin de passer le cap et jouer pour le titre. Cet après-midi, les Mouloudéens auront donc rendez-vous avec l'histoire face à un adversaire qui leur a très rarement réussi en coupe. Et pour cause, lorsqu'on jette un petit coup d'œil sur les confrontations entre le MCA et le CSC, on se rend compte que les Constantinois ont souvent eu le dernier mot. En 1994, alors qu'il évoluait en Division 2, le CSC a réussi l'exploit d'éliminer le MCA au stade de l'Unité-Maghrébine sur le score d'un but à zéro. Sept ans plus tard, les Constantinois avaient eu l'avantage de se produire au stade Hamlaoui dans un match qui a tourné en leur faveur sur le score de 2 à 1. Azzedine Rahim et Tarek Arama avaient renversé la vapeur, après que Fodil Dob eut ouvert la marque en première mi-temps. L'édition suivante, même constat d'échec avec une formation de Constantine qui a su profiter de l'avantage du terrain, puisque le match a eu lieu au stade Hamlaoui, pour s'imposer. Cette troisième confrontation s'était soldée sur le score de 2 à 1. Il a fallu attendre le quatrième face-à-face pour voir enfin les Mouloudéens prendre la mesure de leur adversaire dans une affiche qui s'était jouée au stade de l'Unité-Maghrébine de Béjaïa. Déterminé à mettre fin à cette série noire, le MCA parviendra, grâce à la solidarité de tout le groupe, à surprendre les Sanafir sur le score de 2 à 1. Karim Braham-Chaouchi était le héros de ce match, lui qui avait réussi à ouvrir score sur un corner de Réda Babouche. Buteur puis passeur, Braham-Chaouch mettra sur orbite Nourredine Daham pour le deuxième but. La réduction du score du CSC devenait alors anecdotique. Ce match sera aussi marqué par la grave blessure de Mourad Fodili qui est resté huit mois sans jouer. A ce jour, cette victoire reste le seul fait d'armes du Mouloudia aux dépens du CSC, en Coupe d'Algérie. Avantage donc aux Sanafir qui mènent le bal par trois victoires contre une. Cet après-midi, ce sera l'occasion ou jamais pour le Mouloudia de corriger cette anomalie en battant le CSC, comme il l'a fait en championnat. En 2011, le MCA avait été éliminé à domicile par le MCO en quart de finale Une année après avoir remporté le septième sacre, le Mouloudia avait l'occasion d'étoffer son palmarès en Coupe d'Algérie. Atteignant avec brio le stade des quarts de finale, le MCA avait l'avantage du terrain en recevant, le 8 avril 2011, les Hamraoua, à l'OPOW de Rouiba. Dans une enceinte qui affichait complet, le MCA allait connaître une cruelle désillusion en se faisant éliminer chez lui devant son public aux penalties par 5 à 4. La rencontre s'étant soldée sur un score vierge. Six ans sans passer le cap des quarts de finale, cela devient pesant pour le Doyen qui voudra mettre fin au signe indien. Djamel Menad, qui a déjà réussi à vaincre les vieux démons en championnat contre l'USMA, le CRB, l'ASO, le MCO et la JSK, voudrait bien permettre à son équipe de retrouver le dernier carré, lui qui a déjà joué une finale lors de l'édition précédente avec le Chabab de Belouizdad. Menad veut encore battre Lemerre Ces retrouvailles entre le MCA et le CSC auront un parfum particulier pour Djamel Menad et Roger Lemerre qui vont s'affronter pour la troisième fois de la saison. En championnat, avantage donc à Menad qui avait infligé la première défaite de la saison à Lemerre lors du match aller qui avait eu lieu le 23 octobre 2012. Une victoire acquise par la plus petite des marges, grâce à une réalisation de Mustapha Djallit qui a suffi au bonheur des Chnaoua. Le 9 mars dernier, Djamel Menad avait élaboré une tactique qui avait mis en difficulté Lemerre lors du match retour qui s'était joué dans un stade Hamlaoui plein à craquer. Un match très engagé qui s'était terminé sur un score vierge. Lors de la conférence d'après-match, Lemerre avait reproché à son homologue du Mouloudia d'avoir manqué d'ambition en prônant une tactique ultra défensive. Ce soir, ce troisième volet de la trilogie risque d'être très chaud entre deux techniciens qui vont se livrer une partie d'échecs. L'entraîneur du Mouloudia voudra confirmer son statut de bourreau des techniciens étrangers. Pour le moment, seul le coach de l'Entente, Velud, manque au tableau de chasse de l'ex-international. ---------------------------------------------- Yachir : «Ce qui compte, c'est la qualification, peu importe la manière !» Redouté par Roger Lemerre et ses troupes, Samy Yachir est bien déterminé à faire la différence, afin de permettre à son équipe de se hisser en demi-finales. Auteur de cinq buts en championnat et d'un autre en Coupe d'Algérie, l'ex-Harrachi aura à cœur de soigner ses statistiques et démontrer qu'il a sa place en sélection nationale A'. Alors Samy, comment est l'ambiance au sein du groupe, à quelques heures du coup d'envoi de ce quart de finale ? On se prépare comme il se doit pour ce match qui tient tous nos supporters en haleine. On sent cette pression monter en voyant l'engouement populaire que provoque ce rendez-vous. Sincèrement, nous avons l'impression de jouer une finale de coupe. Nous sommes tous conscients de la tâche qui nous attend, c'est pour cela qu'on prépare ce quart de finale avec minutie. On sait qu'on n'a pas le droit à l'erreur, car nous allons jouer devant notre public qui sera très nombreux. Cette présence des fans à l'entraînement a dû vous mettre une pression supplémentaire ? La pression fait partie de notre quotidien, surtout lorsqu'on joue dans un grand club comme le Mouloudia. J'ai vécu cet engouement avant la finale de la coupe que j'avais disputée avec l'USMH. Nous avons des joueurs très expérimentés qui savent gérer ce type de match. Avec Bouguèche et Djallit, vous constituez le trio magique qui a failli faire mal aux Constantinois lors du match retour à Hamlaoui ? Ce jour-là, nous aurions pu marquer un but puisqu'il y avait un penalty flagrant que l'arbitre n'a pas sifflé. Mais cette fois, ce sera totalement différent. Ce sera un match de coupe à élimination directe. Il faudra faire preuve de vigilance pour ne pas se faire surprendre. A nous les attaquants d'enflammer le match, car ce serait nettement plus facile pour nous, si nous prenons l'avantage au tableau d'affichage. Que redoutez-vous chez cette équipe du CSC ? C'est une équipe qui compte de bons joueurs, comme Bezzaz, Boulemdaïs et Hemani. Nous devons être très vigilants, car la moindre erreur à ce niveau se paye cash. Les observateurs s'attendent à un match cadenassé qui sera très engagé, sans atteindre les sommets... Vous savez, un quart de finale de Coupe d'Algérie ne se joue pas, il se gagne. Ce qui compte, c'est la qualification, peu importe la manière. ------------------------------------------- Zeddam, Sayeh, Bouzidi et Daoud se sont entraînés au stade «Hadjout» Comme ils n'ont pas été retenus pour ce quart de finale, Hamza Zeddam, Réda Sayeh, Farès Bouzidi et Farid Daoud se sont rendus, hier matin, à l'annexe du 5-Juillet et se sont entraînés, question de se maintenir en forme. Malgré la cruelle désillusion et la déception de ne pas se retrouver avec le groupe, les quatre joueurs ont bossé sans retenue, pour préparer les prochains rendez-vous de leur équipe. La pelouse du 5-Juillet en bon état Contrairement au CSC qui a l'habitude de se produire sur une pelouse de haute qualité, les joueurs du Mouloudia doivent retenir leur souffle, à l'approche de chaque rencontre programmée au stade du 5-Juillet. Après 24h de pluie, les Mouloudéens craignaient la détérioration de la pelouse qui était très entamée lors du dernier match de championnat face au MCO. Finalement, les Mouloudéens étaient rassurés, après avoir jeté un oeil sur la pelouse qui semble être en bon état et prête à abriter ce quart de finale de toutes les attentes. Une bonne nouvelle pour tous les amateurs de la balle ronde et des Chnaoua qui espèrent assister aujourd'hui à une rencontre de bonne facture. Amrouche s'est réuni hier avec ses joueurs Sans vouloir mettre une pression excessive sur ses joueurs, le président du conseil d'administration, Hocine Amrouche, n'a pas manqué une miette de la préparation de l'équipe. L'homme fort du Doyen reste en permanence à la disposition du groupe qui amorce un virage important voire décisif dans la quête d'un sacre. Pour le représentant de Sonatrach, brandir la Coupe d'Algérie reste le seul scénario qui pourrait satisfaire les nouveaux responsables du vieux club algérois et les milliers de Chnaoua qui croient en leur équipe. Et c'est dans cette optique que Amrouche devait se réunir hier avec ses joueurs, à 18h, à l'hôtel Mercure, lieu d'hébergement des Vert et Rouge. ----------------------------------- Le 5-Juillet de toutes les malédictions pour Natèche, Griche, Boucherit et Boulemdaïs Alors que le Mouloudia compte dans ses rangs des joueurs de métier qui ont pour la plupart remporté une coupe et un championnat, la formation du CSC possède des éléments qui ont vécu des fortunes diverses dans le temple olympique. Hamza Boulemdaïs se rappelle de cette soirée cauchemardesque vécue lors du match aller lorsqu'il avait raté un penalty, alors que le score était d'un but à zéro en faveur du Doyen. Par ailleurs, Raouf Natèche, dont on ne cesse de venter ses mérites, avait été battu par le Mouloudia, alors qu'il portait les couleurs de l'Entente de Sétif. La défaite en finale de la Supercoupe en 2007 par le Doyen sur le score de 4 à 0 reste à ce jour la seule finale perdue par l'Aigle noir. Et que dire de Adlane Griche qui avait commis l'irréparable en finale de la Coupe d'Algérie, en 2010, avec l'USMH. Une erreur de relance fatale pour les Harrachis qui s'étaient inclinés sur le score d'un but à zéro. Antar Boucherit, avec toute son expérience, n'a pas réussi à laver l'affront avec cette finale perdue avec l'USMA, en 2007, contre justement le vieux club algérois. Quatre joueurs, quatre cadres du CSC qui fouleront, ce soir, la pelouse du stade du 5-Juillet hantés par leurs vieux démons.