Le football se joue à onze et à la fin c'est le Barça qui gagne et Leo Messi qui marque... A moins que Thiago Silva l'en empêche et que le Paris SG fasse mentir cet adage inspiré du bon mot de Gary Lineker, mardi en quart de finale aller de Ligue des champions. "Le meilleur joueur du monde sera face au meilleur défenseur du monde", a résumé l'attaquant parisien Jérémy Ménez sur la chaîne française TF1 dimanche, traduisant une opinion communément admise dans le monde du ballon rond sur ce match dans le match au cœur du choc galactique de mardi soir au Parc des Princes (20h45, 18h45 GMT), opposant les Ibrahimovic, Lavezzi et Lucas aux Xavi, Iniesta et autres Villa. Messi trône au-dessus de la mêlée, porté par ses quatre Ballons d'Or et surtout par une forme exceptionnelle: il vient de marquer samedi pour la 19e journée consécutive dans le championnat d'Espagne, où il émarge à 43 buts en 29 matches ! Devenant au passage le premier joueur de l'histoire de la Liga à avoir trouvé les filets contre les dix-neuf autres équipes. En Ligue des champions, l'Argentin de 25 ans a inscrit 7 buts (un de moins que les meilleurs buteurs Burak Yilmaz et Cristiano Ronaldo), notamment les deux premiers du quart de finale retour contre l'AC Milan, finalement pulvérisé sur un 4-0 qui effaçait le revers catalan 2-0 en Italie. Milan, c'est l'ancien club de Thiago Silva (28 ans), et les deux joueurs s'étaient affrontés la saison dernière, en phase de groupes. Le défenseur avait égalisé in extremis au Camp Nou (2-2), et l'attaquant avait répliqué sur penalty à San Siro (victoire catalane 3-2). Ils s'étaient auparavant rencontrés une première fois lorsque l'Argentine avait battu le Brésil (1-0) en amical en novembre 2010, sur un but de... Messi. Chacun est d'ailleurs capitaine de sa prestigieuse sélection, ce qui donne un aperçu de leurs statuts internationaux. Alex répartit les rôles Et mardi, ils ont de bonnes chances de se croiser, entre un "Leo" qui aime frayer côté droit et un "Thiago" qui occupe l'axe gauche de la charnière centrale quand il est associé à Alex, choix que fait régulièrement leur entraîneur Carlo Ancelotti pour les grands matches, au détriment de Sakho. Le Barça pourrait refaire le coup du 8e de finale retour, en plaçant Villa dans l'axe afin de laisser plus de liberté à Messi. Alex demandera à son compatriote de "rester sur le côté gauche", a-t-il assuré dimanche sur Canal+ en riant. "C'est plus la responsabilité des milieux de terrain, ajoute-t-il. Il faut toujours garder au moins un ou deux joueurs autour de Leo. Je crois que Matuidi est le plus à même de le marquer". Il s'agit ainsi de surveiller les démarrages du crack argentin, qui aime décrocher pour mieux accélérer, voire couper sa relation avec Xavi et Iniesta. Quant à l'arrêter balle au pied... "C'est difficile parce que le ballon est toujours collé à son pied, relève Alex. Il faut attendre que le ballon soit un peu éloigné de lui pour pouvoir tenter un tacle". Silva possède justement ce coup d'oeil, une grande faculté d'anticipation et une manière de défendre debout qui minimise le risque d'être lâché. Et si le "Monstre" (1,83 m, 79 kg) n'a pas vraiment le même gabarit que la "Puce (1,69 m, 67 kg), il présente un sens du placement exceptionnel et une vivacité d'exécution qui peuvent contrarier les fulgurances du N.10 blaugrana. Pour l'anecdote, Messi est devenu père en novembre dernier d'un petit... Thiago. Mais mardi, c'est à la légende de la Ligue des champions qu'on attend des deux monstres sacrés d'en remettre une couche.