Décidément rien ne va plus à l'Assemblée populaire de wilaya de Bordj Bou Arréridj qui devait reprendre hier sa première session ordinaire. Cette session était consacrée à l'examen du bilan de la wilaya pour l'année 2012 ainsi que «divers» sujets. Le boycott d'une partie des membres de l'assemblée qui s'est poursuivie n'a pas permis cette reprise. C'est dans une cacophonie totale que le P/APW Djoudi Abdelfettah a annoncé la clôture de la session. Chose refusée par ses opposants qui appartiennent au FLN, au FFS et au MPA. Selon l'un d'eux, pour que cette dernière soit officielle, il faut que l'APW ait épuisé son ordre du jour, que l'annonce soit faite en public, que l'imam ait récité des versets du Coran et que l'hymne national soit chanté. De tout cela, il n'y a eu que l'hymne national. Même le wali qui doit assister aux travaux pour que la rencontre soit effective est sorti à cause de cette cacophonie. Il avait demandé aux parties en conflit de se mettre d'accord pour qu'il revienne avec les membres de l'exécutif. C'est justement ce que les observateurs locaux avaient espéré avant la rencontre, tant l'APW occupe une place importante pour le développement de la wilaya. Mais cette entente promise par le président de l'assemblée qui a été élu sur la liste du PNA n'a pas été réalisée. Selon les mêmes observateurs, si le P/APW s'est empressé de clôturer la session, c'est pour empêcher la dissolution de l'assemblée prévue en cas de non tenue d'une session. Encore faut-il qu'elle soit acceptée par les autorités locales. Pourtant, il a fait appel à un huissier de justice pour la constater. Son utilisation dans un problème interne et surtout l'intervention de personnes étrangères à l'assemblée ont donné d'autres arguments à ses opposants. En effet, ces personnes ont fait irruption dans la salle pour réclamer le dénouement de cette situation. Certains d'entre eux ont menacé de représailles les détracteurs du président de l'assemblée. Les opposants qui accusent ce dernier de les avoir manipulés ont décidé de porter l'affaire devant la justice, ce qui s'ajoute à l'autre affaire de faux et usage de faux qui doit être traitée aujourd'hui par la chambre administrative. Dans cette dernière affaire, le wali ainsi que le président du groupe du FLN à l'assemblée accusent M. Djoudi d'avoir trompé l'assistance en comptant 20 voix pour avoir une majorité et passer la délibération sur la restructuration de l'assemblée. L'intervention de personnes étrangères à l'assemblée qui est une première dans l'histoire de la wilaya représente une escalade grave dans le conflit qui oppose les deux parties. Pendant que ce conflit perdure, le développement local attend des jours meilleurs.