Les travailleurs de l'éducation, de l'enseignement supérieur, de la santé et de la Fonction publique de 23 wilayas du Sud ont entamé hier une grève de trois jours reconductible à l'appel du Syndicat national autonome des professeurs du secondaire et du technique (Snapest) mené par Meziane Meriane, du Conseil national des enseignants du supérieur (Cnes) de Abdelhakim Rahmani, du Syndicat national des praticiens de la santé publique (SNPSP) représenté par Lyès Merabet, de l'Union nationale du personnel de l'éducation et de la formation (Unpef) représenté par Sadek Dziri, et du Snapap afin de réclamer la révision du système de calcul «des primes et indemnités». Meziane Meriane s'est montré très satisfait de cette première journée de protestation d'autant que «la participation tous secteurs confondus a été évaluée à 69,34%». Pour l'éducation, elle est estimée à 71,54%, un chiffre qui révèle, selon lui, un bon suivi des enseignants du secondaire. La revendication est commune à tous les fonctionnaires du Sud, à savoir «le calcul des primes et indemnités spécifiques aux personnes travaillant dans ces régions toujours effectué sur la base des anciens salaires alors que depuis 2008, avec le nouveau statut particulier, de nouveaux salaires de base ont été promulgués pour chaque catégorie de la Fonction publique». A titre d'exemple, le salaire de base d'un professeur du secondaire avant 2008 était estimé à environ 10 000 DA. Depuis, il est d'environ 26 000 DA. Les primes de zone et les primes du Sud sont payées proportionnellement au salaire de base. «Nous exigeons donc une correction conformément au décret exécutif des primes et indemnités», a-t-il expliqué, ajoutant que «le mouvement de protestation qui a eu cours au mois de février dernier, avait fortement mobilisé les travailleurs et signifie un mécontentement auquel le gouvernement doit répondre par la correction de ce qu'il estime être une injustice». Aussi, il espère que «le premier ministère prendra attache avec les syndicats au plus vite puisque dans le cas contraire, il n'exclut pas un mouvement de grève cyclique illimité». «Nous avons donné ordre à nos délégués de wilaya de se concerter avec les délégués des autres secteurs pour trouver une autre forme plus radicale au mouvement si rien n'est acquis», a-t-il affirmé. Il estime que «ce débrayage ne doit pas masquer les autres problèmes qui pénalisent le secteur de l'éducation dans le Sud dont le manque de logements et les mauvaises conditions de travail». Pour sa part, Lyès Merabet a jugé que «le calcul des primes représente un manque à gagner important pour les praticiens». Il affirme que «la concertation entre les syndicats se déroule très bien et qu'elle est un prélude aux bonnes relations qui auront cours dans le cadre de la confédération des syndicats autonomes dont le dossier est en voie d'être bouclé pour l'agrément. A ce sujet, une réunion technique qui vise à peaufiner les statuts particuliers et le règlement intérieur de cette confédération doit se tenir entre les président et les SG de chaque syndicat ce samedi ou samedi prochain». «Le dossier a été finalisé au niveau d'un comité technique. Une commission réunissant deux membres de chaque syndicat a travaillé depuis le mois de janvier dernier. Les décisions qui seront adoptées lors de notre prochaine réunion seront évaluées rapidement au niveau de nos conseils nationaux. Le dossier sera remis aux instances pour agrément et nous pourrons dès lors organiser les premières assises de la confédération des syndicats algériens, une nouvelle force de proposition», a-t-il fait savoir.